Syndicats et direction sont parvenus à un accord sur le plan social organisé au sein du groupe français de maisons de repos Emeis (ex-Orpea). Un maximum de 119 postes seront supprimés, a indiqué mercredi l’entreprise à Belga. La première annonce du plan social, en novembre 2024, faisait état de 150 emplois menacés.
Ce seront d’abord 95 postes, principalement en Wallonie et en Région bruxelloise, qui seront supprimés dans le cadre de ce plan social. “Aucune résidence ne fermera dans ces régions. Les postes ont été analysés résidence par résidence, département par département”, a expliqué Marijke Verboven, directrice de la communication chez Emeis en Belgique.
À ce total pourrait s’ajouter 24 postes supplémentaires. Parmi deux résidences-services en Flandre dont Emeis souhaitait mettre fin aux activités, l’une d’elles a trouvé un repreneur et la seconde a vu ses activités prolongées pour sept mois, avec l’espoir d’également trouver un nouvel exploitant.
7 résidences fermées
La majeure partie des postes concernés sont en Région bruxelloise, où le groupe a déjà dû mener des fermetures en 2023. “Sept résidences ont dû fermer leurs portes, et nous avons maintenu l’emploi en regroupant les travailleurs concernés dans les 15 résidences restantes”, a indiqué la porte-parole. “Mais en 2024 et 2025, nous avons perdu plus de 200 lits agréés” en raison notamment d’une ordonnance régionale indiquant que si le secteur marchand dispose encore de plus de 50% de lits disponibles dans la capitale, aucun nouvel agrément ne peut être accordé. Emeis déplore un risque pour la rentabilité du secteur si ces pertes se poursuivent.
Le groupe indique proposer à l’ensemble des postes concernés par le plan social “une mobilité interne”. “Par exemple, nous avons 174 postes vacants en Flandre. Pour les personnes qui le souhaitent, nous proposerons des cours de néerlandais pour retrouver une fonction dans cette autre Région”, a confié Marijke Verboven. “Pour les autres, il y aura notamment des départs à la pension, des recours au Régime de chômage avec complément d’entreprise (RCC, ou l’ancienne prépension)… Le licenciement reste le dernier recours”, a-t-elle ajouté.
Emeis dit par ailleurs prêter “grande attention au fait d’assurer la continuité de (ses) services auprès de (ses) résidents et de leurs familles” malgré ces départs annoncés, a ajouté la porte-parole du groupe. Du côté syndical, on estime que cet accord est “équilibré”, mais les inquiétudes persistent. “Nous avons pu nous accorder sur la mise en place de critères objectifs pour les licenciements, et une reconnaissance de l’ancienneté, avec une prime d’ancienneté qui ne sera pas réduite selon le temps de travail”, a expliqué Nathalie Lionnet, secrétaire fédérale Setca. “Mais il y a des inquiétudes pour ceux qui vont rester et leurs conditions de travail.”
Une rentabilité impossible ?
La syndicaliste s’inquiète notamment d’un risque que ce plan ne soit pas suffisant. “La rentabilité dans certaines maisons de repos pourrait devenir impossible. Quel sera alors l’avenir du personnel ?”, s’interroge-t-elle. “C’est tout le secteur marchand qui est en péril. À Bruxelles, on perd de l’emploi dans toutes les maisons de repos. Or, il n’y aura pas d’avenir sans virage à 180 degrés pour une prise en charge qualitative des résidents, une meilleure attractivité de la profession et une approche humaine des travailleurs”, plaide encore Mme Lionnet.