Reprise du travail après le chômage
Après une carrière variée, Juan Sarda s’est retrouvé au chômage tout juste avant ses 50 ans. Il lui faudra trois ans avant de reprendre le travail, une période durant laquelle il a revu ses ambitions: son nouveau job servirait une bonne cause. Aujourd’hui, Juan est responsable production chez enVie, une start-up qui présente une conception durable de l’alimentation et de l’emploi.
Prendre davantage de distance
“J’aime me décrire comme un globe-trotter”, déclare Juan Sarda à propos de sa carrière. Après avoir travaillé dans l’horeca et parcouru le monde pendant dix ans, il arrive en Belgique il y a 21 ans grâce à son épouse. Il y travaille comme responsable de salle dans un hôtel avant de passer dans le secteur logistique. Lorsque son employeur tombe en faillite, c’est une longue période de chômage qui débute pour Juan.
Les employeurs ne sont pas forcément à la recherche de vos connaissances ou compétences, mais plutôt de qui vous êtes.
“Ce n’était pas agréable, surtout vu mon âge, mais après un certain temps comme chômeur j’ai commencé à voir les choses avec davantage de distance”, raconte-t-il. “Étais-je heureux dans mes précédentes fonctions et était-ce vraiment ce que je recherchais? J’ai alors décidé que je voulais absolument un travail qui me permettrait de me rendre utile pour la société, même si cela me compliquait réellement la tâche.”
Retrouver l’envie
Quand l’opportunité de travailler pour un projet social se concrétise dans le cadre d’une proposition de travail chez enVie, Juan saisit cette occasion à deux mains. Cette entreprise sociale bruxelloise prépare des soupes fraîches à partir des surplus de légumes frais de toute la Belgique. Le projet a démarré avec le soutien de Colruyt Group, de McCain Belgique, du Groupe Randstad, de REO Veiling ainsi que des Banques alimentaires.
“Cela m’a plu d’emblée”, déclare Juan Sarda, “car chez enVie, nous combinons plusieurs objectifs nobles. Nous travaillons avec des personnes à qui l’on donne une chance de se réinsérer dans la société et de trouver une place sur le marché du travail. En parallèle, nous combattons avec nos soupes, le gaspillage alimentaire. Je n’ai jamais regretté ce choix. Un beau projet, une directrice fantastique, des partenaires stables ou encore des défis passionnants à relever ensemble comme une famille chaleureuse. Je ne vois pas pourquoi refuser un tel travail.”
Mission sociale
Juan Sarda s’est lancé avec enthousiasme dans le projet située sur le site des Abattoirs d’Anderlecht. Lorsque nous lui demandons ce que ça fait d’initier les autres au marché du travail après avoir personnellement connu une longue période de chômage, il a les yeux qui brillent. “Je trouve que la mission sociale d’enVie est formidable. Je me reconnais dans la situation des personnes que nous embauchons. Ici, nos travailleurs reçoivent une formation professionnelle. Je peux les encadrer pour qu’ils s’imposent sur le marché du travail. C’est très gratifiant de pouvoir offrir aux personnes les atouts nécessaires. Elles retrouvent ainsi confiance et recommencent à croire en elles. C’est tout ce qui compte.”
Pas uniquement un savoir-faire
“Ces atouts ne sont d’ailleurs pas toujours un savoir-faire”, souligne Juan Sarda. Il ne s’agit pas uniquement d’apprendre à se servir de machines. “On a toujours plusieurs cartes en main”, estime-t-il. “Il y a le savoir, le savoir-faire et le savoir-être: ce que vous savez, ce dont vous êtes capable et enfin qui vous êtes. Après un certain temps au chômage, j’ai compris que sur le marché actuel du travail les employeurs ne s’intéressaient pas forcément à vos connaissances ou à vos compétences. Ce qui compte, c’est qui vous êtes. La façon dont vous vous comportez, votre ponctualité, votre attitude positive, etc., ces choses que vous avez acquises par l’éducation. Pour être honnête, je pense que c’est ce que beaucoup d’employeurs recherchent avant tout.”
Dossier Randstad
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