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“Qui paie ses dettes s’enrichit” : un proverbe imbécile ?
En réalité, ce n’est pas celui qui paie ses dettes qui s’enrichit, mais bien celui ou celle qui ne paie pas ses dettes !
Le proverbe selon lequel “qui paie ses dettes s’enrichit” est un proverbe imbécile. En réalité, ce n’est pas celui qui paie ses dettes qui s’enrichit, mais bien celui ou celle qui ne paie pas ses dettes ! Très en verve, Marc Fiorentino, ancien trader vedette de la place de Paris, a toujours le mot pour rire. Ici, il est pourtant très sérieux…
Prenez l’introduction en Bourse de General Motors, la semaine dernière. Qu’avez-vous lu dans la presse ? Que c’était “l’introduction en Bourse de l’année”. De fait, le montant introduit a été supérieur à celui récolté pour la société Visa, qui avait déjà dépassé tous les records. La plupart des articles vantaient le fait que General Motors était un revenant et avait survécu à la crise, et qu’à présent, grâce à ses efforts, les épargnants du monde entier allaient peut-être s’arracher ses actions.
En réalité, Marc Fiorentino a raison : le monde tourne sur la tête. A lire la presse ou à regarder les médias, on aurait pu croire que General Motors était une nouvelle société, une sorte de nouveau Google. Or, il n’en est rien. Car voici une société qui a ruiné ses actionnaires, ses salariés et une bonne partie de ses fournisseurs ! N’oubliez pas qu’en 2007, l’action General Motors valait 40 dollars et qu’avant son dépôt de bilan, elle était tombée à 1 dollar.
Qu’a fait General Motors ? Elle s’est mise en faillite et s’est placée, ainsi, à l’abri de ses créanciers tout en bénéficiant de 50 milliards de dollars du gouvernement américain, c’est-à-dire des contribuables US. In fine, si General Motors peut claironner partout son retour, c’est parce que GM n’a pas payé ses dettes !
La conclusion – amorale – de cette histoire ? Les sociétés qui sont endettées et s’échinent à rembourser leurs dettes sont stupides. De la même façon, les pays comme la Grèce et l’Irlande, qui mettent à la diète leur population pour faire baisser leur endettement public, risquent, demain, de s’inspirer de l’exemple de General Motors et donc de ne pas payer.
C’est d’ailleurs la thèse d’un livre intitulé 20.000 milliards de dollars, le montant de la dette publique américaine attendue pour 2020. L’auteur de ce livre, Edouard Tétreau, a sillonné les Etats-Unis d’est en ouest et est persuadé d’une chose : les Américains ne rembourseront pas leur dette, ils laisseront le monde régler leur ardoise à leur place. Il n’est pas seul à le penser. Si c’est vrai, qui osera encore dire que “qui paie ses dettes s’enrichit” ?
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