Quatre Belges sur dix aimeraient télétravailler davantage 

Les entreprises voudraient diminuer le temps de télétravail afin de voir revenir leurs collaborateurs au bureau. Une politique de télétravail claire représenterait, dès lors, un atout important dans cette quête. Pourtant, 35% des entreprises en sont dépourvues.

En 2020, avec la crise sanitaire, le télétravail est entré dans la vie de très nombreux travailleurs belges. Depuis, le retour sur les lieux de travail s’est fait progressivement, avec des roulements.

Mais il semblerait que pour un certain nombre d’entreprises, l’heure d’un retour plus important en présentiel ait sonné. Ainsi parmi les Gafa les employés de Google risquent ainsi d’être pénalisés s’ils ne viennent pas assez souvent. Chez Meta (Facebook), le travail sur place serait obligatoire trois jours par semaine à partir de septembre, tandis que chez Amazon, cette même mesure est obligatoire depuis mai. Mais cette volonté correspond-elle aux besoins (ou aux envies) des travailleurs ?

Le télétravail, une affaire de « jeunes »

Même si le 100% présentiel fait partie du passé selon de nombreux experts en ressource humaine, il semblerait que les entreprises aient bien des difficultés à faire revenir les employés au bureau trois jours par semaine. Et ceci vient corroborer les résultats de la dernière enquête réalisée pour le compte du consultant BDO auprès de 1 000 Belges actifs.

Il ressort de cette enquête que quatre Belges sur dix (39 %) veulent justement plus de télétravail. Ce souhait est beaucoup plus prononcé chez les travailleurs francophones que néerlandophones vu qu’ils sont respectivement 43% et 36%.

De même, on remarque une forte différence de cette demande suivant l’expérience des collaborateurs. Les collaborateurs plus expérimentés (55 ans et plus) ne sont que 25% à vouloir plus de télétravail, conte 42% chez les 34-55 ans et 41% chez les moins de 34 ans. Un argument que les employeurs ne doivent donc pas perdre de vue dans la guerre des talents s’ils cherchent à engager de plus jeunes collaborateurs.

Importance de la cohésion des équipes

Un argument pour le retour en présentiel ressort nettement de cette enquête : c’est la cohésion de l’équipe. Cette cohésion s’avère également primordiale pour les collaborateurs. En effet, 33 % des interrogés préféreraient passer à nouveau plus de temps avec tous leurs collègues au travail. Et les travailleurs francophones ressentent le plus ce besoin (39 %) que les néerlandophones (30 %).

« C’est une très bonne nouvelle pour les entreprises, souligne Lara Delloye, Senior Consultant Strategy & Transformation chez BDO, et cela correspond aussi parfaitement au conseil que nous donnons généralement afin de stimuler le ”sentiment d’appartenance”. Nous recommandons qu’une équipe soit présente au complet 1 à 2 jours par semaine en vue de permettre aux collègues d’entretenir des contacts. Il importe en outre que l’interaction avec les autres équipes soit facilitée, car cela ne se fait évidemment pas en organisant un événement d’entreprise par an. Le lieu de travail doit également être adapté à cette interaction. »

Politique claire concernant le télétravail

Entre recommandations et vraie politique de télétravail de l’entreprise, il peut y avoir un monde de (mal)compréhension ou d’interprétation. Une politique de télétravail claire représente dès lors un atout important pour la moitié des répondants, seulement l’enquête souligne que cet élément ferait défaut dans 35 % des entreprises.

En effet, si 37 % des collaborateurs indiquent que leur entreprise a mis en place une politique sans équivoque, ils sont néanmoins 21 % d’entre eux à avoir passé des accords informels concernant le télétravail. Mais pour 35 %, aucune politique n’existe en la matière. « 35 %, ça me paraît énorme, s’étonne Lara Delloye. Il arrive souvent que les collaborateurs ne soient pas bien au courant des accords ou de la politique, le problème réside donc en partie au niveau de la communication. Pour les collaborateurs d’entreprises qui n’ont effectivement pas de politique, c’est dommage, car une bonne politique s’accompagne généralement d’indemnités supplémentaires. »

Des règles, mais pas trop

Pourtant de nombreux travailleurs semblent ne pas l’avoir encore très bien compris, car près de la moitié des sondés affirment ainsi qu’ils préféreraient ne pas se voir imposer trop de règles. « Une politique est souvent associée au contrôle, précise-t-elle, et beaucoup de collaborateurs n’en veulent pas. Ici aussi, une bonne communication sur l’approche d’une telle politique est essentielle. »

« Une politique bien élaborée constitue d’ailleurs également un outil important pour les managers des différentes équipes d’une entreprise, afin de fixer les modalités de manière univoque. Sinon, vous risquez de vous retrouver avec une prolifération d’initiatives. » 

Et de conclure : « Le télétravail est là pour durer. Une bonne politique et une communication claire à ce sujet sont donc incontournables. En particulier pour préserver l’équilibre entre la flexibilité et la cohésion au sein de l’entreprise. Veillez par exemple à ce que vos équipes s’accordent pour se retrouver au moins 1 à 2 jours par semaine au bureau. »

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