Zone euro: l’inflation va baisser plus que prévu en 2024, l’économie belge “résiliente” 

Le commissaire europen l'Economie, Paolo Gentiloni. © BelgaImage

La Commission européenne table sur une inflation plus faible que prévu en 2024 dans la zone euro, à 2,5% contre 2,7% anticipé jusqu’ici, et a confirmé sa prévision d’une croissance de 0,8% malgré les tensions géopolitiques.

“Nos prévisions restent très incertaines alors que deux guerres continuent de faire rage non loin de chez nous” en Ukraine et au Proche-Orient et “les risques de dégradation (de ces prévisions) se sont accrus”, a toutefois souligné le commissaire européen à l’Economie, Paolo Gentiloni.

La bonne nouvelle concerne le ralentissement plus net que prévu des prix à la consommation grâce aux bons chiffres enregistrés en début d’année. Ils se rapprochent de la cible de 2% fixée par la Banque centrale européenne (BCE), ce qui devrait conforter l’institution monétaire dans son projet de baisse des taux en juin.

“L’inflation devrait continuer à diminuer et atteindre son objectif un peu plus tôt en 2025” que ce qui était attendu lors des prévisions précédentes publiées le 15 février, selon la Commission. Pour l’an prochain, Bruxelles table désormais sur des prix en hausse de 2,1% dans les 20 pays partageant la monnaie unique, contre 2,2% jusqu’ici.

L’économie belge “résiliente” 
La croissance économique de la Belgique devrait rester stable ces deux prochaines années, dans la lignée de celle de la zone euro, selon les prévisions économiques de printemps de la Commission européenne. L’exécutif européen qualifie l’économie du pays de “résiliente”. L’inflation devrait connaître un rebond cette année, tandis qu’à politique inchangée, le déficit public déjà élevé continuera de dégrader la dette.

La croissance belge devrait rester globalement stable, à 1,3% en 2024 (soit 0,5 point de mieux que la moyenne de la zone euro) et 1,4% en 2025 (identique à la zone euro; Allemagne 1%, France 1,3%).

Point noir récurrent, le déficit public devrait se stabiliser à 4,4% du PIB cette année, avant d’augmenter à 4,7% en 2025 sous pression des dépenses courantes (indexation automatique, coûts du vieillissement, taux d’intérêt, etc.) La dette publique devrait rester stable à 105% du PIB en 2024, et augmenter à 107% du PIB en 2025, à politique inchangée.

Accalmie sur les prix alimentaires

“La désinflation devrait être principalement alimentée par les biens non énergétiques et les denrées alimentaires, tandis que l’inflation de l’énergie augmente légèrement et que l’inflation des services ne diminue que progressivement, parallèlement à la modération des pressions salariales”, a expliqué la Commission.

La tendance est la même pour l’ensemble de l’Union européenne, bien qu’à un niveau plus élevé. Bruxelles table sur 2,7% d’inflation cette année et 2,2% l’an prochain (-0,3 point pour ces deux chiffres).

Sur le front de la croissance, le plus dur semble passé. La zone euro s’est enlisée dans la stagnation l’an dernier, la progression du produit intérieur brut (PIB) plafonnant à 0,4%.

Mais la Commission a confirmé le redressement attendu après un premier trimestre meilleur que prévu. L’institut européen des statistiques Eurostat a d’ailleurs maintenu le chiffre de 0,3% de croissance sur les trois premiers mois de l’année, dans une deuxième estimation publiée mercredi.

“L’économie de l’UE s’est nettement redressée au premier trimestre, ce qui indique que nous avons franchi un cap après une année 2023 très difficile”, a commenté Paolo Gentiloni.

Il prévoit “une accélération progressive de la croissance au cours de cette année et de l’année prochaine, la consommation privée étant soutenue par la baisse de l’inflation, le redressement du pouvoir d’achat et la poursuite de la croissance de l’emploi”.

Bruxelles table sur une hausse du PIB de 0,8% cette année puis 1,4% l’an prochain dans la zone euro. La Commission attend pour l’ensemble de l’UE une croissance de 1% en 2024 puis 1,6% en 2025, globalement en ligne avec ses anticipations antérieures.

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