Yvan Verougstraete: “Il faut des moyens suffisants pour accompagner les chômeurs exclus au CPAS, sinon ce sera sans les Engagés!”

Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Le président des Engagés lance un signal clair à la coalition fédérale au sujet de la réforme du chômage: sans soutien important aux CPAS, ce sera sans eux! “Notre travail, chaque jour au sein du gouvernement, c’est de veiller à ce que l’on puisse amener tous le monde avec nous”, défend-il.

Yvan Verougstraete, ancien manager de l’année de Trends Tendances en tant que fondateur de la chaîne de parapharmacies Medi-Market, a fait du chemin et opté pour la politique. Elu au parlement européen en juin 2024, il est désormais, aussi, président des Engagés suite au départ de Maxime Prévot pour le gouvernement fédéral. “Le fait d’avoir été manager de l’année de Trends m’a ouvert des portes et me permet d’être là où je suis aujourd’hui”, confie-t-il dans notre Trends Talk, qui passe en boucle ce week-end sur Canal Z.

Mais l’homme défend aussi avec force la ligne des Engagés et lance un signal clair à l’Arizona fédérale au sujet du soutien à octroyer au CPAS pour accompagner la réforme du chômage. Sinon, “ce sera sans nous!”.

“Un grand besoin de réformes”

“Nous avons besoin d’hommes et de femmes qui s’engagent pour faire avancer l’intérêt général”, insiste van Verougstrate en reconnaissant qu’être président de parti, “c’est un boulot de fou parce que c’est aussi gérer des coalitions, veiller au respect des accords en sachant que l’on ne parviendra pas à réaliser 100% de son programme, mais en avançat parce que ce pays a absolument besoin de réformes”.

Pour les Engagés, mariés au MR au fédéral, en Wallonie et à la Fédération Wallonie-Bruxelles, il s’agit aussi de défendre sa ligne. “Certains ont essayé de nous caricaturer, mais il est normal que l’on ait des points de vue différentes de ceux ne nos partenaires. Parfois, cela frotte un peu et il faut le gérer, mais tout en gardant cette capacité à faire des réformes dont le pays a besoin, plus que besoin. Nous avons retrouvé la société Belgique dans un état vraiment compliqué. Même nous, à l’époque, nous aurions dû faire des réformes que l’on savait nécessaires, par exemple pour gérer le vieillissement de la population. Depuis que je suis haut comme trois pommes, on me parle de la réforme des pensions ou du fonds de vieillissement, ces choses-là n’ont pas été faites et on se retrouve aujourd’hui devant un mur avec une augmentation du coût des pensions de 14 milliards si l’on ne fait rien”.

“Ne pas laisser tomber les gens”

Les Engagés sont-ils une caution sociale du gouvernement, veillant à ne pas casser la machine? “Notre travail, chaque jour au sein du gouvernement, c’est de veiller à ce que l’on puisse amener tous le monde avec nous, mais aussi à ce que l’on arrête d’avoir peur, parce que la peur est parfois pire que le mal lui-même, souligne son président. Nous sommes dans une société qui se fracture et qu’il n’y a pas lieu de fracturer.”

Yvan Verougstraete évoque la limitation des allocations de chômage dans le temps. “On a parfois l’impression quand on écoute la gauche que l’on va abandonner les gens après deux ans. Soyons clairs: notre volonté, c’est que les CPAS soient suffisamment dotés pour permettre une accompagnement meilleur. C’est une de nos priorités, on va continuer à se battre pour cela. L’objectif, c’est de remettre les gens sur une trajectoire positive d’emploi et joue un rôle dans cette société. Quelqu’un qui perdra le chômage recevra par ailleurs les mêmes moyens au CPAS, sauf si’il a d’autres revenus ou des biens immobiliers.”

Il s’agit bien de responsabiliser” les demandeurs d’emploi parce que ce n’est “pas social” de laisser les gens s’enfermer dans une dynamique d’allocataire”. “Notre objectif, c’est que ceux et celles qui ont un accident de la vie, et cela put arriver à tout le monde, on les mette dans les meilleurs conditions possible pour qu’ils puissent rebondir le plus tôt possible. C’est le plus important pour la personne et c’est le plus important pour la société.”

“Ce sera sans les Engagés”

Le président des Engagés insiste: “Si on ajoute du choc au choc et que l’on enterre les gens, ce sera catastrophique humainement, mais aussi socialement. C’est pour cela que l’on s’est battur pour le droit au rebond et la possibilité de se réorienter une fois dans sa carrière, c’est pour cela qu’on se bat pour des allocations de chômage plus élevée dans un premier temps et c’est pour cela que l’on se bat pour avoir un financement correct des CPAS pour accompagner les gens.”

C’est d’autant plus vrai que l’impact de cette réforme sera plus fort en Wallonie et à Bruxelles. “Il y a un changement culturel à avoir en Belgique francophone, plaide-t-il. Il faut que les Belges francophones soient sûrs de leurs capacités et capables de s’assumer. mais ce n’est pas pour autant que l’on doit être naïfs et c’est pour cela qu’il y a une vraie condition pour nous, c’est que les CPAS soient correctement dotés. Sinon, ce sera une fédéralisation qui ne dit pas son nom et nous n’accepterons pas cela!

Cette discussion, dit-il, n’avance pas assez vite. “Le fédéral doit continuer à assumer ce filet de la sécurité sociale qui est nationale!” Sinon, il est très clair: “Ce sera sans nous!”

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