Le bras armé de la Wallonie pour les investissements se félicite de son bilan en 2024, en dépit du contexte international troublé et d’une croissance molle. La barre sera placée plus haut encore: ses objectifs ont été revus à la hausse pour le nouveau conseil d’administration.
Wallonie Entreprendre garde la tête haute. Critiqué politiquement l’an dernier, le bras armé de a Wallonie se targue d’un bilan 2024 plus qu’enviable.
“Malgré un contexte économique mondial instable, marqué par une croissance molle et des tensions structurelles, Wallonie Entreprendre a confirmé en 2024 son rôle moteur dans le redéploiement économique de la Wallonie”, se félicite l’organisation.
Cela se traduit dans les chiffres: 278 millions de bénéfice, 492 millions investis, 228 millions de garanties octroyées.

Transition et industrialisation
Concrètement? Grâce à une stratégie centrée sur la transition énergétique, l’industrialisation, l’innovation et la souveraineté économique, mais aussi le soutien aux PME et TPE, le groupe WE a investi, en 2024, 492 millions d’euros dans 1.253 entreprises, soit une hausse de 20% par rapport à l’année précédente, précise-t-il.
La transition énergétique continue à se tailler la part du lion: 30 % des investissements ont été dirigés vers des projets dans ce domaine, notamment dans l’hydrogène le stockage d’énergie (Bstor, ESG) ou les bornes de recharge rapide (Sparki).
WE a aussi poursuivi son soutien à l’industrie, en accompagnant des projets emblématiques comme la « giga factory » de satellites (Aerospacelab), le banc d’essai pour moteurs du futur Becover, l’extension de la chaine de valeur du groupe Safran (Safran Blades) ou la relance des New Ateliers de la Meuse.
“Face aux défis énergétiques, industriels et technologiques, nous avons fait le choix de l’audace et de la transformation structurelle, souligne Jean Hilgers, le nouveau président du Conseil d’administration de Wallonie Entreprendre. Nous investissons dans la croissance d’entreprises matures, dans leur transition énergétique, mais aussi dans des technologies émergentes, dont certaines seront les succès de demain.”
WE a investi 45 millions d’euros dans des start-up innovantes, biotech ou deeptech (comme Samantree medicals ou ATB Therpaeutics), “confirmant son appétit pour le risque pour autant que celui-ci soit bien calibré et partagé avec d’autres investisseurs spécialisés”.
Des bénéfices exceptionnels
L’année 2024 a aussi été exceptionnelle sur le plan financier, souligne ses dirigeants. Le bénéfice net est de 278 millions d’euros, résultant de plusieurs « exits » majeurs ( Clue Point, Odoo, complément de prix Ogeda) qui ont généré une plus-value globale de plus de 200 millions, ainsi que de dividendes et d’intérêt perçus en augmentation. Ce bénéfice tient compte de réductions de valeur à hauteur de 76 millions.
“Ce résultat nous permet de continuer à investir massivement tout en assurant une gestion rigoureuse, assure son directeur, Olivier Vanderijst. Nous prouvons qu’un outil public peut conjuguer ambition stratégique, impact économique et performance financière.”
WE distribuera un dividende de 55,3 millions à ses actionnaires que sont la Wallonie et Belfius.
Des objectifs revus à la hausse
Cette bonne année précède une révision à la hausse des objectifs de l’Invest. Le nouveau gouvernement et le conseil d’administration revisité ont placé la barre plus haute encore.
“Les ambitions sont chiffrées et supérieures de 15% à ce qui était fait auparavant, nous disait récemment Jean Hilgers. L’investissement global sera de 2,5 milliards sur une période de cinq ans, ce qui permet d’inscrire les choses dans la durée. Nous voulons également faire 1,5 milliard en garanties. Mais il s’agit aussi d’avoir de la rentabilité, avec 750 millions de résultats. Ce n’est pas évident : nous avons atteint cet objectif l’année passée, peut-être pas cette année-ci. Mais si l’on compare avec les trois instances fusionnées (Sowalfin, Sogepa, SRIW, ndlr), en 2020-21, on était beaucoup plus bas que cela. Il s’agira de prendre des risques mesurés.”
