La Wallonie retrouve le chemin de l’exploration minière

mine wallonie
Illustration. © Photo by: Arterra/Universal Images Group via Getty Images

Le gouvernement wallon a donné son feu vert à un projet ambitieux : lancer un programme national d’exploration des matières premières critiques. L’objectif ? Mieux comprendre les richesses que recèle le sous-sol wallon, surtout celles qui seront essentielles pour réussir la transition énergétique à venir.

Concrètement, ce programme doit permettre à la Wallonie de s’impliquer activement dans la mise en œuvre du Critical Raw Materials Act, une législation européenne entrée en vigueur en mai 2024. Rappelons que l’Europe s’est fixé une cible : parvenir à extraire d’ici 2030 au moins 10 % de ses besoins annuels en matières premières stratégiques. Chaque pays membre doit donc établir un plan d’exploration spécifique. En Belgique, la coordination se fait au niveau fédéral, mais les Régions, elles, jouent un rôle clé sur le terrain.

Cinq zones d’exploration en Wallonie et des enjeux stratégiques

Dans ce cadre, la Belgique prévoit toute une série d’études scientifiques, géologiques et techniques pour identifier les endroits les plus prometteurs. Sur les six zones retenues, cinq se trouvent tout ou partie en Wallonie — un fait qui souligne l’importance stratégique de la région. Par ailleurs, le programme d’exploration wallon accorde une attention particulière au projet Télescope Einstein, afin de s’assurer que les recherches souterraines n’entravent pas la réalisation de ce projet d’envergure scientifique.

Il faut également savoir que cette démarche s’inscrit dans la continuité du nouveau Code wallon sur la gestion des ressources du sous-sol, en vigueur depuis le 1er juillet 2024. Ce texte impose notamment de préparer une stratégie globale et une gouvernance adaptée pour faire face aux enjeux liés à ces ressources. Malgré un recours actuellement examiné par la Cour constitutionnelle, le gouvernement wallon prend les devants et prépare déjà le terrain pour garantir une gestion efficace et transparente—des mots qui, aujourd’hui, prennent tout leur sens.

Comme le résume François Desquesnes, ministre wallon du Territoire : « Il est essentiel de savoir ce que cache notre sous-sol si nous voulons prendre les bonnes décisions pour l’avenir. À travers cette démarche, la Wallonie répond concrètement à la demande européenne de recenser le potentiel caché sous nos terres. »

En haut de l’agenda politique

Ces dernières semaines, tant les Engagés que le MR ont montré un intérêt pour les potentielles richesses du sous-sol wallon. Le président des Engagés, Yvan Verougstraete, a évoqué l’exploration minière en se référant à l’hydrogène blanc, récemment découvert en Lorraine. “Certaines de nos régions présentent des caractéristiques géologiques similaires à celles du bassin lorrain, notamment dans les zones anciennement minières. Il serait irresponsable de ne pas investiguer ce potentiel. Nous demandons au gouvernement wallon de lancer le processus très rapidement“, pressait le centriste dans L’Echo.

Quelques semaines plus tard, c’était au tour de Georges-Louis Bouchez de placer l’exploration minière au centre de l’agenda politique, via la présentation d’une étude du centre Jean Gol. Le président du MR promettait que la Wallonie allait “se remettre en marche”.

Voilà qui est fait, même s’il ne s’agit là que d’une première étape. Et que l’exploitation minière est encore très loin.

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