Primes à la rénovation: malgré le Conseil d’Etat, le gouvernement wallon valide la réforme

Malgré les réserves formulées par le Conseil d’Etat, le gouvernement wallon, qui s’est réuni électroniquement lundi soir, a approuvé en seconde et dernière lecture la réforme visant à instaurer un régime temporaire de primes à la rénovation, annonce-t-il mardi.
“La mise en place d’un régime temporaire de primes à la rénovation permet d’enrayer le dérapage budgétaire. A régime inchangé, la facture pour la Wallonie était estimée à 938 millions d’euros d’ici octobre 2026. Sans intervention et prise de responsabilité, un moratoire – soit plus de primes du tout – paraissait inévitable”, rappelle d’emblée l’exécutif dans un communiqué.
Ce dernier assure par ailleurs avoir “pris acte” de l’avis du Conseil d’État qui pointe particulièrement “le manque de prévisibilité” accompagnant la réforme wallonne. Le gouvernement, lui, souligne plutôt la validation, par la haute instance, du principe de rétroactivité, “en raison du dérapage budgétaire incontestable”.
Le Conseil d’État a néanmoins bien émis deux réserves sur la disposition transitoire: la nécessité de payer 20% d’acompte et le délai de 15 jours pour pouvoir introduire une demande de maintien aux conditions de l’ancien régime, reconnaît le gouvernement.
Impact budgétaire
Des remarques examinées “avec attention” mais qui ne seront pas suivies en raison de leur coût, se défend l’exécutif. Selon une estimation, l’impact budgétaire de la mise en oeuvre de ces recommandations se situe en effet dans une fourchette estimée entre 159 et 254 millions d’euros, “alors que l’économie recherchée par la mise en place du régime temporaire est estimée à 290 millions d’euros d’ici au 1er octobre 2026 et l’entrée en vigueur du nouveau régime global de soutien”.
“Modifier la disposition transitoire, afin de rencontrer les recommandations du Conseil d’Etat, ne permettrait pas de rencontrer les objectifs nécessaires de la survie du mécanisme et reviendrait donc à réduire de moitié les effets de la réforme, voire à les supprimer quasi complètement”, justifie le gouvernement.
“Il m’importe aujourd’hui de me tourner vers l’avenir et de consacrer notre énergie au bénéfice de notre réforme globale, qui prendra cours au 1er octobre 2026 et devra mettre la Wallonie sur la trajectoire des objectifs européens en matière de rénovation énergétique”, ajoute la ministre de l’Energie, Cécile Neven.
“En tant que ministre-président, ma responsabilité est d’assurer un avenir durable pour la Wallonie. Avec cette réforme, nous évitons une impasse budgétaire tout en maintenant un soutien essentiel aux Wallonnes et aux Wallons qui investissent dans leur logement. Agir aujourd’hui, c’est garantir les aides de demain”, martèle enfin Adrien Dolimont, absent cette semaine à Namur en raison de sa participation à la visite d’Etat au Vietnam.
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