Le gouvernement wallon vient d’approuver en première lecture le projet de réforme du Forem, portée par le ministre Pierre-Yves Jeholet. Au programme? Un meilleur accompagnement des demandeurs d’emploi et ce, dès leur inscription sur la plateforme… mais surtout des sanctions en cas d’inaction.
Une refonte du système pour mieux accompagner les demandeurs d’emploi? Ce jeudi, deux projets d’arrêtés ont été approuvés en Wallonie, avec comme objectif: encourager le retour des Wallons sur le marché du travail et réduire le chômage. “Cette réforme, c’est un véritable changement de culture, une révolution”, se réjouit Pierre-Yves Jeholet. “L’inscription au Forem ne marque plus le début d’une attente : c’est le point de départ d’un nouveau parcours dans lequel le chercheur d’emploi est pleinement actif et responsabilisé, un premier pas vers le retour concret à l’emploi. Et nous faisons en sorte que ce pas soit guidé, personnalisé et responsabilisant.”
La carotte: personnalisation et accompagnement
Dès l’inscription d’un demandeur d’emploi auprès de l’Office wallon de l’emploi et de la formation (Forem), le processus est lancé. Première étape: la création d’un profil complet dans un dossier numérique personnel. L’idée est d’être le plus précis possible dans ses attentes, ses compétences, ses objectifs… Car ce profil, s’il est robuste, sera publié: de nombreux employeurs pourront le consulter.
Selon l’autonomie du demandeur d’emploi, un plan d’actions est ensuite mis en place. Formations, ateliers d’orientation… pour les uns, suivi à distance, pour d’autres. L’idée est de personnaliser cette aide en fonction des besoins de chacun:
- Suivi à distance : les profils les plus proches de l’emploi, disposant d’une grande autonomie, seront accompagnés à distance via leur espace personnel en ligne.
- Contacts réguliers en ligne : les candidats aux caractéristiques similaires mais nécessitant un accompagnement régulier bénéficieront de contacts plus fréquents avec un conseiller, toujours à distance.
- Rencontres en face-à-face + formation : les personnes présentant une employabilité moyenne ou bonne, mais nécessitant un renforcement de leurs compétences ou présentant des lacunes en maîtrise des outils numériques, bénéficieront d’un suivi en présentiel et seront orientées vers des formations.
- Orientation vers des opérateurs spécialisés : les publics cumulant des freins importants à l’emploi seront confiés à des structures spécialisées, capables d’offrir un accompagnement adapté à des situations complexes.
Sont également prévus un contact mensuel avec le Forem et au moins un entretien individuel avec un conseiller tous les quatre mois. Le conseiller s’engage de son côté à proposer une offre d’emploi « convenable », un stage, une formation… Afin d’aider le personnel et accélérer les processus administratifs, les outils informatiques seront modernisés.
Le bâton: sanctions et fin des allocations de chômage
Néanmoins, si un demandeur d’emploi ne réalise aucune démarche de son côté pour rebondir et trouver un emploi, il pourrait être radié du Forem. Un premier manquement conduit à un avertissement, un second conduit à un contrôle… jusqu’aux sanctions. « Une non-réponse, un abandon de formation, un refus d’emploi ou de formation ou de non-collaboration répétée sont punissables. Outre des sanctions financières, des mesures pouvant aller jusqu’à la fin de l’accompagnement et de l’inscription au Forem sont prévues », lit-on dans le communiqué.
Grâce à des contrôles répétés, un suivi régulier… le gouvernement veut conscientiser et responsabiliser les demandeurs d’emploi. « Ils doivent devenir des acteurs proactifs de leur parcours. Ils s’engagent non seulement à suivre leur plan d’actions, à répondre aux offres d’emploi, à rester actifs et joignables mais également à réaliser leurs propres démarches autonomes et à alimenter leur plan d’actions. »
À retenir que dès le mois de juin, les demandeurs d’emploi seront directement touchés par la limitation du chômage à 2 ans. Certains seront confrontés à la perte de leurs allocations dès janvier 2026.