Les négociations régionales à Namur, “cela déménage”: la lourdeur des structures visée
Le style direct avec lequel sont menées les consultations par la future majorité MR/ Engagés déconcerte. Un incident avec une association révèle la volonté de rupture. Le changement est en route, mais “attention à ne pas confondre vitesse avec précipitation”.
Le style direct avec lequel le président du MR, Georges-Louis Bouchez, mène les négociations régionales wallonnes en déconcerte plus d’un. “Cela déménage à Namur, nous confie un des interlocuteurs consultés en début de semaine, a priori pas hostile à la dynamique qui est à l’oeuvre. Franchement, il ne faut être choqué par rien. Vous devez vous attendre à ce que tout soit changé…“
Selon nos informations, la volonté est forte de modifier en profondeur les structures existantes, notamment en matière de soutien à l’économie, de formation ou d’accompagnement de l’emploi. Une autre source nous précise: “Cela s’inscrit évidemment dans leur volonté de rupture, mais attentions à ne pas confondre vitesse et précipitation.“
“De mon côté, je suis ressortie de cette réunion pleine d’énergie et de motivation, souligne une autre participante. On sent l’envie d’insuffler un vent nouveau et c’est très enthousiasmant!”
“Remettre de l’ordre”
Lundi et mardi, les négociateurs wallons ont reçu les partenaires sociaux, puis les membres du tissu associatif, en ce compris les organismes de soutien à l’économie. Le message passé est en substance celui-ci: il y aura un avant et un après le 9 juin 2024. Traduction: l’ère de domination du Parti socialiste en Wallonie est révolue.
En témoigne sans doute, de façon spécifique, la confrontation verbale entre le formateur et la représentante de l’association Présence et Action Culturelle. La co-directrice de ce mouvement, créé par le PS mais indépendant, aurait été “assez grossièrement interrompue par Monsieur Bouchez, qui l’invita à s’expliquer quant à un ‘attachement à un parti politique en particulier'”, selon un communiqué diffusé par PAC. Précision: “Ce mouvement d’Éducation permanente, reconnu comme tel par la Fédération Wallonie-Bruxelles, fait partie de l’action commune socialiste, à instar de Solidaris, du syndicat FGTB et d’autres associations, reconnaissent ses responsables. Le socle réunissant toutes ces institutions étant celui de valeurs communes de gauche et progressistes.”
Le président du MR aurait répondu qu’une “association comme PAC utilise l’argent public, l’argent cotisé par tous les citoyens, afin de financer le parti socialiste”. Et de poursuivre: “Ce système de soutien déguisé au PS, pour moi, c’est fini. Je vais remettre de l’ordre dans tout cela”. PAC “crée un incident artificiel, cela confirme mon propos qu’ils agissent politiquement”, précise Georges-Louis Bouchez à La libre. “Je précise aussi qu’ils mettent en avant certains candidats, c’est dès lors du financement complémentaire de partis politiques.”
Ce n’est pas sans rappeler les attaques lancées durant la campagne contre Solidaris, la mutualité socialiste accusée de faire une capagne détournée en faveur du PS. Cela promet, c’est sûr.
Préoccupations budgétaires
Selon nos informations, les négociateurs auraient également laissé entendre que certains acteurs prenant beaucoup de place dans le domaine socio-économique étaient invités à une certaine réserve en attendant la désignation du nouveau gouvernement.
Ce mercredi, les négociateurs wallons se penchent sur le contexte budgétaire difficile de la Région wallonne. Face aux chiffres préoccupants, “le binôme Bouchez-Prévot a déjà prévenu qu’il allait s’attaquer à la lourdeur des structures de la Wallonie, mettre fin au saupoudrage et aux doublons”, précise L’Echo, ce mercredi.
Ceci explique aussi cela.
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