La restructuration d’Univercells, nouveau symptôme du mal wallon?

Hugues Bultot, CEO de Univercells Group. BELGA PHOTO BENOIT DOPPAGNE
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

La pépite biotech est contrainte de se supprimer 73 emplois pour assurer une “croissane durable”. Jean-Yves Huwart, poil à gratter de l’économie wallonne, dénonce: “L’écosystème biotech hennuyer gonflé à l’auto-promotion va un peu plus se dégonfler”.

C’est une mauvaise nouvelle et c’est un symbole de mauvaise augure. Univercells, la pépite biotech wallonne, qui s’est donné pour objectif de transformer la façon dont les médicaments biotechnologiques sont conçus pour garantir un accès plus large, doit se restructurer.

Un plan social, avec procédure Renault, va supprimer 73 emplois, sur un total de 400 travailleurs.

Ce changement stratégique répond aux défis auxquels est confrontée l’industrie biotechnologique dans son ensemble et à la reconnaissance du fait que la stratégie ambitieuse d’Univercells doit être recalibrée pour assurer une croissance durable, précise un communiqué du groupe wallon fondé par Hugues Bultot et José Catsillo. En se concentrant sur ses activités commerciales les plus matures, Univercells rationalise ses activités pour donner la priorité à l’efficacité opérationnelle et à la réussite à long terme”.

L’écosystème malmené

C’est une mauvaise nouvelle et un symbole parce que les biotechs font partie de ces secteurs contribuant à un redressement – trop lent – de la Wallonie. Plusieurs parcs scientifiques en font leur objet de prédilection. La chute de Mithra, en région liégeoise, avait déjà mis en exergue le malaise du secteur, bien qu’étant aussi un cas isolé.

Jean-Yves Huwart, entrepreneur et auteur de plusieurs livres sur la Wallonie, assène: “On dirait que cela sent le début de la fin pour le Mithra carolo, Univercells. L’écosystème biotech hennuyer gonflé à l’auto-promotion va un peu plus se dégonfler. L’heure des comptes va-t-elle enfin sonner en Wallonie pour toutes ces structures publiques aveugles?”

Et Jean-Yves Huwart d’ajouter: “Rappelons ce formidable projet de Biotech Campus à Gosselies, payé par le contribuable wallo-européen, dont la désormais scale-down Univercells et sa stratégie (?) foutraque était le partenaire. Et quid de Charleroi pseudo capitale du “bio-manufacturing”?”

En avril dernier, alors qu’Univercells annonçait une collaboration avec un poids lourds indien dans la lutte contre le cancer, il écrivait déjà: “Univercells va résoudre le problème de la vaccination en Afrique et, maintenant, ils vont aider à guérir le cancer. Une stratégie qui part dans tous les sens. C’est beau comme du Fornieri…”

Une entrave pour le privé

En novembre, dans une chronique publiée par L’Echo, il s’interrogeait: “Les développeurs publics étouffent-ils le marché immobilier privé en Wallonie?”.

La référence était, là aussi, ces écosystèmes créés de toutes pièces. “Cet interventionnisme prend aussi des proportions très importantes dans le domaine de l’immobilier professionnel, écrivait-il. Prenons le secteur biotech. À Gosselies, l’intercommunale de développement carolo Igretec fait la pluie et le beau temps pour tout ce qui touche au BioPark, le parc d’affaires spécialisé dans les sciences du vivant. Les fonctionnaires de l’intercommunale décident des plans d’expansion. L’ambition ne manque pas. Un gigantesque nouveau bâtiment de 25.000m2, comprenant des bureaux et des labos, est encore annoncé l’année prochaine. Les risques liés à cet investissement son pourtant immenses.”

Le gouvernement wallon, en pleine évaluation des politiques publiques, ajoutera-t-il ce point à l’agenda?

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