La DPR est “prometteuse”, selon les agriculteurs, mais le travail ne fait que commencer

La production agricole devra être concentrée sur moins de surfaces. BELGA

Les agriculteurs sont satisfaits de la Déclaration de politique régionale (DPR) présentée jeudi en fin de journée par le futur gouvernement wallon. En cinq pages, le texte reprend bon nombre de revendications émises par le secteur, “mais le travail commence maintenant”, résume la présidente de la Fédération wallonne de l’agriculture (Fwa), Marianne Streel.

La DPR “cible bien les grands défis de l’agriculture wallonne et les besoins des agriculteurs”, estime-t-elle. La présidente relève notamment la volonté du prochain exécutif régional de travailler en concertation avec les acteurs du monde agricole et se réjouit que le premier point du volet consacré à l’agriculture porte sur “une rentabilité et un revenu équitable pour nos agriculteurs”.

“Le rôle économique de l’agriculture wallonne est bien mentionné dans le document, sans occulter l’aspect environnemental”, poursuit-elle.

La volonté de simplification administrative est également soulignée par la Fwa, la DPR promettant “un accompagnement personnalisé avec point de contact unique”.

Renouvellement des générations

De son côté, la Fédération des jeunes agriculteurs (FJA), particulièrement inquiète pour l’avenir de ses membres, salue la résolution du prochain gouvernement à mettre en place une politique foncière favorable au renouvellement des générations.

“La FJA sera attentive et collaborative en vue de donner un avenir aux jeunes agriculteurs. Le gouvernement wallon et le futur ministre de l’Agriculture devront agir dans un contexte où les agriculteurs espèrent bien ne pas être (une nouvelle fois) déçus, sans quoi la colère agricole de ce début d’année pourrait très bien être démultipliée”, affirme le président de la FJA Florian Poncelet, cité dans un communiqué.

Tout au long du premier semestre, les agriculteurs belges et européens ont manifesté aux quatre coins de la Belgique et du Vieux Continent afin notamment de réclamer un prix correct pour les produits vendus à l’agro-industrie. Ils dénonçaient également des normes européennes “incompréhensibles”.

“On verra ce qu’on va nous pondre au niveau européen”, redoute Marianne Streel, même si les intentions du prochain gouvernement wallon partent dans la bonne direction. Ce dernier appelle à une “nouvelle PAC, qui soit la plus simple possible afin de limiter les contraintes administratives et les normes inutilement compliquées pour les exploitants agricoles”.

Libre-échange

Les deux fédérations se montrent également satisfaites des passages de la DPR évoquant les accords internationaux de libre-échange. La Région wallonne n’hésitera pas à faire jouer “l’exception agricole” qui consiste, dans le cadre d’échanges internationaux, à refuser “les pratiques déloyales qui déforcent notre souveraineté alimentaire en acceptant des produits qui ne respectent pas nos standards sanitaires, phytosanitaires et environnementaux”.

Le prochain gouvernement s’engage “à ne pas marquer son accord sur le Mercosur en l’état”. Ce projet d’accord avec le Brésil, l’Uruguay, le Paraguay et l’Argentine divise les 27 États membres de l’Union européenne et suscite la crainte des agriculteurs européens.

La présidente de la Fwa estime d’ailleurs qu’il convient également de respecter “ceux qui se trouvent en face de nous” dans le cadre d’éventuels échanges. “Exporter du lait wallon au Brésil met à mal l’agriculture familiale brésilienne”, expose Mme Streel. “Ici et ailleurs, il y a des responsabilités à prendre pour préserver tous les acteurs et pour s’inscrire dans une logique respectueuse de l’environnement.”

Accord de gouvernement en Wallonie et en FWB

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