En l’état, la Wallonie ne donnera pas son accord au Mercosur

Un premier exercice budgétaire difficile pour le ministre-président Adrien Dolimont. BELGA PHOTO BRUNO FAHY

“L’accord de majorité est très clair: le gouvernement wallon s’engage à ne pas marquer accord sur le Mercosur en l’état”, a réaffirmé le ministre-président Adrien Dolimont, lundi, en commission du parlement régional.

PS et Ecolo y ont déposé leurs propositions de résolution respectives sur le sujet. Les socialistes y plaident notamment pour une clarification de la position de l’exécutif wallon quant au respect des balises entourant la signature de cet accord. Quant aux Ecolos, ils appellent carrément les autorités régionales à refuser la délégation de pouvoir au fédéral pour la signature du texte et à “s’engager pour l’élaboration au niveau européen d’un autre modèle d’accord commercial”.

La majorité MR-Engagés y a répondu par une motion demandant entre autres au gouvernement régional de maintenir une position d’opposition à l’accord tel qu’il se présente et d’œuvrer, conformément à la Déclaration de politique régionale, à la négociation d’accords commerciaux équilibrés et justes sans impact sur les secteurs les plus fragiles.

Une signature lors du G20 ?

“Nous insistons également sur l’inclusion de clauses miroirs dans les textes, sur le maintien du niveau de vigilance le plus élevé pour le respect des intérêts de la Wallonie ainsi que sur la nécessité du meilleur usage possible des accords pour le redéploiement de l’économie wallonne tout en garantissant les intérêts du monde agricole et le standard des normes”, a listé le député Philippe Dodrimont (MR).

“D’après mes informations, la Commission européenne n’est pas en mesure de donner des perspectives sur la conclusion de l’accord, notamment en termes de calendrier”, même si des rumeurs font état d’une possible signature lors du G20 du 18 novembre, a de son côté souligné le ministre-président régional.

Clauses miroirs

Selon ce dernier, le gouvernement wallon exige l’inclusion de clauses miroirs dans l’accord de libre-échange et plaide pour qu’il ne soit pas scindé.

“Nous plaidons pour l’exception agricole. Nous acceptons les échanges internationaux, mais nous refusons les pratiques déloyales qui déforcent notre souveraineté alimentaire en approuvant des produits qui ne respectent pas les standards sanitaires, phytosanitaires et environnementaux auxquels sont soumis nos agriculteurs. C’est pour cette raison que le gouvernement wallon exige l’inclusion de clauses miroirs dans cet accord de libre-échange”, a expliqué Adrien Dolimont.

“Nous plaidons également pour que cet accord ne soit pas scindé. Ce procédé pourrait en effet permettre une application provisoire du volet commercial, dans l’hypothèse d’un accord à la majorité qualifiée au sein du Conseil. Or, il est impensable que, par cette structuration juridique, un tel accord échappe au contrôle démocratique des parlements des États membres”, a-t-il ajouté.

“Mon gouvernement prendra toutes les initiatives nécessaires pour faire entendre la voix des agriculteurs wallons tant au niveau belge qu’européen, afin que leurs intérêts soient défendus”, a assuré le libéral.

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