L’inaction climatique entraînerait, dans un scénario à +2°C, une perte de 577 millions d’euros par an en services rendus par la nature rien que pour la Wallonie, alertent vendredi cinq organisations environnementales et deux entreprises dans un communiqué.
Les signataires – Canopea, les Cercles des naturalistes de Belgique, la Ligue royale belge pour la protection des oiseaux (LRBPO), Natagora, WWF-Belgique, ainsi que Maison Dandoy et la banque Triodos – citent à l’appui le dernier rapport de l’Agence wallonne de l’air et du climat (Awac) : “Risques climatiques en Wallonie. Rapport final de l’étude de vulnérabilité et d’adaptation de la Wallonie”.
Le document montre que, dans un scénario à +2°C, des services vitaux rendus par la nature comme la purification de l’air, la régulation de l’eau ou la séquestration du carbone seraient gravement affectés.
“Plus la nature se dégrade, plus la facture grimpe pour la société”, soulignent les organisations et entreprises dans leur communiqué. “À l’inverse, investir dans la nature renforce notre résilience et réduit ce coût : chaque euro investi permet d’éviter des pertes bien plus importantes demain.”
Des engagements européens, des budgets insuffisants
Or, alors qu’il prépare le budget 2026, le gouvernement wallon “envoie des signaux inquiétants sur la faiblesse des moyens qui seraient attribués à la nature”, estiment les acteurs à l’origine de la communication. “L’an dernier déjà, le budget pour la protection et la restauration de la nature avait été réduit, avant une correction ponctuelle de 5 millions d’euros, présentée comme non structurelle.”
Pourtant, la Wallonie est tenue, par un règlement européen, de restaurer 30% des habitats dégradés d’ici 2030 et l’ensemble d’ici 2050, rappellent les signataires. Elle a bien adopté une stratégie visant à protéger 5% du territoire, mais sans financement supplémentaire, ces ambitions restent “de simples déclarations d’intention”, regrettent-ils.
Pendant ce temps, les indicateurs de biodiversité continuent de plonger : populations d’oiseaux en baisse de 59% depuis 1990 dans les milieux agricoles, 13 espèces forestières sur 22 en déclin, 613 km² de terres naturelles ou agricoles artificialisées depuis 1985…
Les organisations et entreprises demandent dès lors une hausse significative du budget 2026 dédié à la protection et la restauration de la nature et une évaluation précise des besoins en financement. “Restaurer la nature est un investissement, pas une dépense”, concluent-elles.
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