Christophe Collignon (PS) : « Sans Bruxelles, le pays n’aurait plus longtemps à vivre »

Christophe Collignon. Belga Image
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Dans notre Trends Talk, le ministre wallon dit son attachement à une Belgique composée de quatre Régions, mieux organisée et basée sur un fédéralisme de coopération. Gouverner avec le PTB ? Ce n’est pas exclu, mais…

Christophe Collignon (PS), ministre wallon du Logement, des Pouvoirs locaux et de la Ville, est l’invité de notre Trends Talk, qui passe en boucle ce long week-end sur Canal Z.

A l’occasion de la fête nationale, considère-t-il encore que la Belgique est une plus-value ? « A l’international, c’est à tout le moins une marque qui aide nos deux grandes communautés, donc oui, la Belgique fait encore sens, même si c’est un pays fédéral, souligne, nuancé, Christophe Collignon. Nous aurions, les uns et les autres, à gagner dans un fédéralisme de coopération. Mais la Belgique est difficilement remplaçable. »

N’est-il pas un régionaliste convaincu ? « Oui. Je crois en un Etat qui soit bien organisé sur base de quatre Régions. Nous sommes pour le moment dans un fédéralisme d’opposition, où les deux grandes Communautés se disputent et s’il n’y avait plus Bruxelles, je crois que le pays n’aurait plus longtemps à vivre. Globalement, je suis donc pour une organisation saine avec un respect mutuel autour des quatre Régions. »

Le ministre wallon explique que la N-VA n’est pas le partenaire le plus naturel du PS, mais qu’il n’est pas exclu de parler avec elle, en fonction du résultat des urnes, le 9 juin 2024. Christophe Collignon soutient encore la candidature de Paul Magnette au poste de Premier ministre : « Il a toutes les aptitudes requises pour cela. »

Le PTB ? Pourquoi pas, mais il est excessif…

Christophe Collignon plaide évidemment, comme son président, pour un gouvernement « le plus à gauche possible » après le prochain scrutin. « C’est évidemment notre ADN, on fait de la politique parce qu’on a un projet de société, le plus égalitaire possible. »

Avec le PTB si c’est possible ? « Il ne faut exclure personne. Maintenant, quand j’écoute le président de ce parti, Monsieur Hedebouw, cela a l’air compliqué. J’ai bien compris qu’il excluait d’aller dans les majorités régionale et fédérale pour privilégier l’une ou l’autre commune. C’est sa stratégie, ce qui veut dire en clair que voter PTB lors de ses élections n’a pas beaucoup de sens. »

Mais est-ce un parti comme les autres ? « C’est un parti qui est excessif, probablement. Je partage l’ADN de gauche, le constat des inégalités croissantes en Belgique. Le problème, c’est que le PTB n’apporte pas de solutions. »

Christophe Collignon évoque encore longuement une Wallonie qui est économiquement « au milieu du gué ». Il expose ses ambitions concrétisées en matière de logement avec un plan à deux milliards et s’exprime sur les menaces de mort qu’il a reçues et ses craintes pour la démocratie.

Un entretien sans langue de bois, à ne pas manquer.

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