CES de Las Vegas: les entreprises wallonnes entre satisfaction et prudence

Illustration © Getty Images

L’optimisme prime sur les deux stands de l’Agence wallonne à l’Exportation et aux Investissements étrangers (Awex) alors que le salon mondial des nouvelles technologies, le CES de Las Vegas, touche à sa fin après quatre jours de rencontres, interviews et présentations.

Les entreprises wallonnes présentes au CES affichent pour la plupart leur satisfaction. Cependant, certaines expriment une certaine prudence face aux mesures protectionnistes envisagées par Donald Trump, futur président des États-Unis, qui pourraient compliquer leurs ambitions.

Un salon aux opportunités inattendues

Près de dix entreprises wallonnes ont découvert le CES, un salon qui attire environ 140 000 participants en quatre jours. Parmi elles, D2D3, spécialisée dans la cartographie et la gestion des risques, s’est dite satisfaite de cette première participation.

“Ce salon est une rencontre de multiples disciplines et personnes. Nous avons fait des rencontres inattendues, comme un maire américain et un maire canadien intéressés par nos services”, partage Philippe Baijot, CEO de D2D3.

Alpha Networks, active dans les services de télévision et de vidéo à la demande, souligne également les opportunités imprévues offertes par le CES. Guillaume Devezeaux, son CEO, explique :

“Cela nous permet de sortir de nos cercles fermés et de rencontrer des profils très divers.”

Un levier stratégique pour l’internationalisation

Pour Timi, entreprise hennuyère spécialisée dans l’intelligence artificielle, le CES est un accélérateur :

“C’est notre deuxième participation. Nous pouvons mieux préparer nos rendez-vous, tout en profitant des rencontres impromptues. Cette année, nous avons discuté avec un client potentiel japonais qui pourrait nous ouvrir à ce marché”, explique Thomas Vanheugen, responsable des ventes.

De son côté, Phoenix AI, spécialisée dans l’Edge AI, considère le CES comme un élément clé de sa stratégie à long terme. Laurent Renard, CEO, déclare :

“Le label CES apporte une crédibilité qui va au-delà de l’événement.”

Cibler le marché américain malgré les défis

Certaines entreprises, comme Botronics, qui développe un caddie de golf autonome, envisagent d’utiliser le CES comme tremplin vers les États-Unis. Cependant, elles restent conscientes des défis posés par les potentielles restrictions commerciales américaines.

“Nous devons être flexibles et rapides. Une implantation aux États-Unis est essentielle pour notre croissance”, affirme Eric Piraux, CEO de Botronics.

Pour Paingone, active dans la medtech, les tarifs douaniers sur les produits chinois représentent un obstacle potentiel. Quentin Janssens, son patron, explique :

“Produire ailleurs qu’en Chine reste complexe. Nous espérons que les solutions émergentes, comme l’envoi via le Vietnam, permettront de maintenir la compétitivité.”

Le rôle clé de l’Awex

Toutes les entreprises saluent l’accompagnement de l’Awex (Agence wallonne à l’exportation). L’agence joue un rôle essentiel pour faciliter leur présence au CES et prospecter de nouveaux marchés.

“Sans l’Awex, nous n’aurions jamais osé participer”, reconnaît Quentin Janssens de Paingone.

“L’agence propose une solution clé en main, assure un suivi et nous aide à éviter les pièges. Elle crée également une émulation entre les entreprises wallonnes, favorisant un réseautage très utile”, ajoute Thomas Vanheugen de Timi.

Un rendez-vous pour 2026

Malgré les défis, la majorité des entreprises envisagent déjà de renouveler l’expérience lors de l’édition 2026 du CES. Pour elles, cet événement reste un passage incontournable pour développer leur visibilité et élargir leur réseau à l’international.

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