Alliance PS-PTB-Ecolo à Mons: le pied de nez au MR est un précédent consternant

Nicolas Martin, roi de Mons, s'ouvre au PTB. BELGA PHOTO BRUNO FAHY
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Le bourgmestre Nicolas Martin, qui était à une voix de la majorité absolue, ouvre sa majorité pour accomplir le rêve de la FGTB. Un bras d’honneur à Georges-Louis Bouchez. Mais aussi une nouvelle ligne socialiste peu rassurante.

C’est donc à Mons que la digue contre le PTB a rompu en premier – ne parlez pas de cordon sanitaire contre l’extrême gauche, il n’existe pas et vous vous faites incendiez si vous osez utiliser le mot. Nicolas Martin, grand vainqueur de l’élection communale d’octobre, avec un score personnel canon et une majorité absolue ratée… d’une voix, a décidé d’ouvrir sa majorité au PTB et à Ecolo.

C’est la première fois que le PTB participe à une majorité au sens large en Wallonie. Ce fut déjà le cas en Flandre. D’autres cas de figure similaires pourraient suivre: des négociations ou des contacts sont en cours à Molenbeek, Forest, Schaerbeek et Herstal. Le bureau du PS et Paul Magnette ont donné leur feu vert.

PS-PTB-Ecolo, c’est la majorité “la plus progressiste possible” voulue de longue date par la FGTB.

Un pied de nez au MR

Cette alliance, singulièrement à Mons, est aussi un pied de nez au MR. Dégoûté par la “violence” de la campagne menée à Mons par Georges-Louis Bouchez et sa liste plurielle Mons en mieux, Nicolas Martin avait annoncé qu’il ne discuterait même pas avec le libéral, pourtant en forte progression lui aussi.

Il aurait pu se contenter de n’ouvrir la majorité qu’aux seuls écologistes. Mais il s’agit, selon les termes utilisés pour justifier cette “rupture”, de proposer “un engagement résolu en faveur d’un équilibre harmonieux entre le développement économique, le bien-être social et la protection de l’environnement”. “Plus qu’une alliance politique avec des sensibilités différentes, ce pacte est l’aboutissement d’une vision équilibrée et commune”: dont acte.

Le PS change, ce faisant, radicalement de ligne. Son président ne trait-il pas le PTB de “couillons” lors de la campagne? En donnant une crédibilité à l’extrême gauche, il prend un risque existentiel.

Un précédent consternant

Georges-Louis Bouchez, président du MR, parle, lui, de “folie absolue”. “C’est une atteinte grave à la démocratie, au bien être des montoises et des montois et à nos finances”, lancait-il peu avant que le pacte ne soit scellé.

Dans l’entretien accordé à Trends Tendances cette semaine, le libéral rappelait que de telles alliances entre le PS et le PTB ne resterait pas sans conséquences, sur des majorités existantes ou en devenir. Les yeux, singulièrement, sont tournés vers la Région bruxelloise.

A Molenbeek, Forest, Schaerbeek ou Herstal, une telle bravade radicale pourrait également être décidée par le PS.

Ce sont autant de précédents consternants dans deux Régions, wallonne et bruxelloise, où la nécessité de redresser l’économie et de remettre les finances publiques en ordre devraient être les priorités absolues. Sans même parler de l’aggravement d’une polarisation qui gangrène nos démocraties.

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