Aéroport de Charleroi: un audit embarrassant pour Jean-Jacques Cloquet
L’ancien CEO de l’aéroport et son équipe sont visés pour des flux financiers problématiques dans un audit du consultant Deloitte. La justice devrait être saisie.
Potentiellement, voilà une affaire qui pourrait être embarrassante pour Jean-Jacques Cloquet, ancien CEO de l’aéroport de Charleroi, et par ricochet pour les Engagés, parti dont il est devenu tête de liste pour les élections régionales à Charleroi. Révélé par L’Echo ce jeudi matin, un audit du consultant financier Deloitte met le doigt sur des “flux financiers problématiques”, à hauteur de 7,2 millions d’euros du temps où il était à la manoeuvre de l’entreprise.
La direction actuelle de l’aéroport se refuse à tout commentaire, mais pourrait transmettre le dossier au parquet. Contacté par le quotidien, Jean-Jacques Cloquet promet qu’il répondra à chaque point, après analyse.
Des bonus au management
Le premier point relevé par l’audit concerne l’évaluation des bonus octroyés au management entre 2013 et 2018. Deloitte, écrit le quotidien, se montre inerpellé par “l’absence de politique interne définissant la gouvernance sur les approbations de bonus”. Des montants importants auraient ainsi été octroyés avec la seule signature du principal intéressé, Jean-Jacques Cloquet.
L’ex-CEO s’en défend: “Concernant le versement des bonus, je suis catégorique: l’évaluation a été présentée en comité de rémunération et au conseil d’administration pour validation et paiement. J’ai tous les documents.”
L’audit Deloitte, qui fait suite à une dénonciation du conseil d’administration datant de septembre 2002, épingle encore d’autre pratiques discutables comme l’octroi d’un deuxième véhicule à l’ancien CEO, alors que son contrat ne le prévoyait pas.
De généreux sponsoring
Le rapport Deloitte se penche encore sur le sponsoring tel qu’il a été géré avec le parc Pairi Daiza ou le club de basket des Spirous de Charleroi. Les montants évoqués sont généreux pour le club: 119.124 euros entre 2014 et 2021. Mais surtout, aucun document n’attesterait d’une approbation de ce sponsoring.
En outre, Jean-Jacque Cloquet aurait eu quelque conflit d’intérêt: il était également président bénévole du club de basket, les versements ayant augmenté fortement lors des saisons où il l’était. Quant à Pairi Daiza, il y a également occupé des fonctions dirigeantes par la suite.
Jean-Jacques Cloquet conteste, sur toute la ligne, et promet d’éclairer tous les points du dossier.
Cet audit pourrait-il gripper le belle mécanique d’ouverture à la société civile des Engagés?
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