Le ministre-président libéral confie sa détermination à réformer la Région, malgré les difficultés conjoncturelles et les résistances. “Nous voulons libérer le plein potentiel wallon”, dit-il dans notre Trends Talk. La Belgique se flamandise-t-elle? “Il faut arrêter de voir le communautaire partout.”
Adrien Dolimont, ministre-président wallon, est l’invité de notre Trends Talk, qui passe en boucle ce week-end sur Canal Z. Le redressement régional est la priorité son gouvernement. Cela avance-t-il assez vite? “On a toujours envie que cela avance plus vite”, rétorque-t-il.
“On sait qu’il y a une envie importante de changement, souligne Adrien Dolimont. Nous avons envie de le faire le plus rapidement possible, mais on ne doit pas non plus faire n’importe quoi. Il y a aussi des rigidités du fonctionnement général, donc on ne peut pas dire que je suis satisfait de l’avancée, mais nous avons commencé à mettre des briques. Il faut maintenant transformer l’essai.”
“Transformer durablement”
Gouvernent-ils comme des ingénieurs, pour reprendre l’expression de son président de parti, Georges-Louis Bouchez? “Les ingénieurs disent que ce n’est pas toujours simple, d’autant plus quand la tâche est complexe et on sait qu’elle l’est – ô combien. Ce que nous voulons faire, c’est libérer le plein potentiel wallon. Et ce que nous voulons surtout faire, c’est transformer la Région durablement. Ce que l’on met en place, cela doit perdurer après le gouvernement Dolimont.”
Il s’agit de toucher aux structures et supprimer les effets d’aubaine. “Libérer le plein potentiel, c’est aussi concrétiser le choc de simplification administrative, insiste-t-il. Quand on discute avec les entrepreneurs, ce qu’ils veulent, c’est davantage de liberté d’action.”
Le ministre-président incarne-t-il ce projet? “Quand on fait de la politique, il ne faut pas le faire pour soi, dit-il. Sinon, autant ne pas en faire. Il faut vraiment décider pour les générations futures. Moi, je pense à mes enfants pour chaque décision que je prends.” Les “petits Dolimont” sont au nombre de trois, âgés de 5 ans à 10 semaines.
“Il ne faut pas croire que toutes les décisions prises depuis la mise en place de ce gouvernement, on le fait de gaieté de coeur, dit-il. On le fait parce que l’on croit que c’est le meilleur choix pour le développement de la Région. Nous n’avons pas le choix. Moi, je qui quelqu’un qui discute et concerte beaucoup. En tant que chef de gouvernement, c’est aussi mon rôle de faire converger les points de vue.”
Un profil complémentaire à celui de son président de parti.
Flandre: “J’ai un avis tranché”
Interrogé au sujet de la petite musique qui monte sur la flamandisation larvée du pays suite à la nomination du nouveau CEO de Proximus, l’investissement flamand dans Brussels Airport ou la suppression du Sénat, il assène. “Ce sont des dossiers différents, mais j’ai un avis tranché. En ce qui concerne le CEO néerlandophone, moi, je m’en fous, ce qui compte, c’est qu’il s’occupe bien de l’actif public. Proximus est une entreprise publique, je veux simplement que l’on ne soit pas dans la situation que l’on a connue et que l’on ait un Proximus qui fonctionne bien. Il faut arrêter de voir du communautaire partout. Franchement, cela me sidère.”
En ce qui concerne l’investissement flamand dans l’aéroport, il s’étonne aussi: “Je n’ai pas compris la stratégie du gouvernement flamand. Nous, en Wallonie, notre stratégie consiste plutôt à ouvrir le capital de nos aéroports au privé. On a eu notre rôle de catalyseur, on a permis de construire deux fleurons à Charleroi et Liège, le public a joué son rôle et peut se désengager progressivement.”
Un Trends Talk volontariste et sans tabous, à ne pas manquer.