Voici les chiffres qui montrent que le Belge a beaucoup moins dépensé depuis la crise du coronavirus
Le Belge serait-il toujours un grand épargnant ? Eh bien oui. Selon le rapport annuel des consommateurs d’Intrum, celui-ci se classe en cinquième position -sur 24 pays européens- des épargnants les plus importants depuis le début de la crise sanitaire. Les détails.
La crise du coronavirus a drastiquement et durablement affecté l’économie européenne et belge en particulier. Si le temps est maintenant au déconfinement et à la reprise presque totale de l’économie, le temps de la reconstruction sera long. Dans ce contexte, le Belge moyen a dépensé sensiblement moins depuis l’apparition du coronavirus. C’est ce qui ressort du rapport annuel des consommateurs, (European Consumer Payment Report), du prestataire de services financiers Intrum.
Cette année, Intrum a lancé une version Covid-19 de son rapport en répertoriant les comportements de paiement des consommateurs de 24 pays européens. Il en ressort que le Belge se classe en cinquième position des épargnants les plus importants depuis le début de la crise du coronavirus. En outre, 43 % des Belges déclarent avoir réduit leurs dépenses financières. Notre pays enregistre ainsi un score supérieur de 7 % par rapport à la moyenne européenne. Deux Belges sur trois (62 %) déclarent s’être limités aux dépenses essentielles pendant cette période.
La réouverture des cafés et restaurants va-t-elle relancer la consommation ?
La question est de savoir si l’ouverture des cafés et restaurants relancera la pompe financière en même temps que la pompe à bière. Christophe De Boeck, Directeur commercial d’Intrum, est plutôt pessimiste: “Les gens devront gérer leurs dépenses de manière plus réfléchie, surtout à plus long terme, lorsque les répercussions de la crise économique apparaîtront.”
“Il n’est pas illogique que des pays au style de vie bourguignon tels que la France (deuxième place) et l’Irlande (troisième place) dépensent eux aussi nettement moins depuis l’apparition du coronavirus”, explique Christophe De Boeck.
Il poursuit: “Il existe un lien évident entre le mode de vie et la réduction des dépenses pendant la crise sanitaire. La France et la Belgique obtiennent un score élevé pour ce baromètre. Les Pays-Bas enregistrent quant à eux un score moyen et des pays comme la Pologne, le Danemark, l’Autriche et l’Allemagne, qui ont pourtant un style de vie moins bourguignon, voient leurs dépenses diminuer dans une bien moindre mesure.”
“L’ouverture des cafés et restaurants, c’est-à-dire l’ouverture des pompes à bière, n’entraînera pas immédiatement la relance de la pompe financière. Les gens devront gérer leurs dépenses de manière plus réfléchie, surtout à plus long terme, lorsque les répercussions de la crise économique apparaîtront.”
Une situation qui n’incite pas à l’euphorie
Il n’y a donc aucune raison de se réjouir sur le plan du bien-être financier. “Non, malheureusement. Le fait que nous dépensions moins depuis la pandémie de coronavirus ne peut bien évidemment pas nous inciter à l’euphorie”, déclare Christophe De Boeck.
“Un Belge sur deux (51 %) indique que le bien-être financier a globalement diminué par rapport à la situation six mois auparavant. Le ‘bien-être financier’ désigne la sécurité financière permettant de répondre aux besoins de dépenses quotidiennes et d’exercer le contrôle sur ses finances personnelles.”
Un report des paiements
Selon le rapport, un Belge sur cinq (22 %) déclare intentionnellement reporter davantage de paiements de factures afin de pouvoir répondre à des besoins quotidiens essentiels.
42 % indiquent également que l’augmentation des arriérés de paiement a des répercussions négatives sur le bien-être général.
“Dans certains secteurs, les pouvoirs publics ont décidé d’accorder un délai de paiement au consommateur. Par exemple dans les services à la collectivité. Nous devons veiller à ce que les gens n’utilisent pas la crise du coronavirus comme prétexte pour se soustraire au paiement de leurs factures”, explique M. De Boeck.
Il termine : “Cette solution est attrayante à court terme, mais tôt ou tard, la facture devra être payée. D’une part, cela crée le sentiment de disposer d’une marge de manoeuvre financière à court terme et d’autre part, le consommateur est conscient que cela ne profite pas au bien-être financier à long terme. En raison de cette accumulation, un tsunami de factures impayées dans les entreprises ne semble pas impensable.”
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