“Une réforme fiscale pourrait soulager les entreprises et les travailleurs”
Oui, ce pourrait être une réponse à la crise, dit le président de l’UCM, Pierre-Frédéric Nyst. Mais dans les propositions du ministre Vincent Van Peteghem, “il y a du bon, du moins bon et du très mauvais”.
En cette fin d’année, Trends Tendances pose des questions très concrètes pour trouver des solutions à la crise énergétique et économique.
Faut-il une réforme fiscale rapide pour soulager les entreprises et les travailleurs?
“Oui, une des solutions à la crise peut passer par la fiscalité, affirme Pierre-Frédéric Nyst, président de l’Union des classes moyenens (UCM). Je dis toujours qu’il manque un partenaire au sein du Groupe des Dix, qui réunit les partenaires sociaux, c’est le ministre des Finances.
Si l’on est contraint d’octroyer des primes en tous genres dans cette période de crise, n’est-ce pas, en réalité, parce que l’on paye trop d’impôt trop vite en Belgique?
Cela dit, dans les propositions faites par le ministre des Finances, il y a du bon, il y a du moins bon et il y a du très mauvais. Nous avons passé deux heures avec lui, il y a un mois, pour lui exprimer notre sentiment.
Dans la réforme proposée, on supprime toute une série d’avantages historiques qui sont bien ancrés dans la population, en échange d’une diminution sur la fiscalité du travail. Pourquoi a-t-on des voitures de société en Belgique? Pas parce que les Belges roulent davantage que dans d’autres pays, mais parce que l’on a une fiscalité démesurée. Le politique s’en est rendu compte et a fait du sur-mesure. Dans sa proposition, il affirme que l’on ne gardera que les titres-repas parce qu’ils sont bien ancrés dans la population. C’est vrai, mais le reste aussi.
Vincent Van Peteghem a dit que cette réforme serait étalée dans le temps. C’est à la fois intelligent et dangereux parce qu’un des risques, évidemment, c’est que si le très mauvais vient d’abord, on risque de ne pas avoir l’adhésion des contribuables. Si on supprime les rémunérations alternatives sans diminuer suffisamment les impôts, les citoyens vont légitimement s’indigner.
D’un autre côté, le ministre a compris qu’il avait des distinctions à faire. Un dirigeant d’entreprise qui a créé sa boîte et engagé du personnel : si à 65 ans, il vend et réalise une plus-value, ce n’est pas scandaleux. Par contre, le gars qui achète des actions le lundi, qui les regarde le mardi et les vend le mercredi avec une grosse plus-value équivalent à celle de l’entrepreneur dont je parlais, ce n’est pas la même chose. A cet égard, il a une approche intéressante.
Par contre, sa volonté de taxer les loyers est mauvaise. Depuis 1979, on veut les taxer et depuis cette année-là, on n’y arrive pas. Si on veut une telle taxe, on doit connaître le montant réel du loyer. Pour cela, il faudrait que le locataire qui le paye ait un intérêt fiscal à le déclarer. En d’autres termes, on supprimerait pratiquement tout le gain de la taxation.
De façon générale, nous devrions aller vers un vrai système simplifié avec, par exemple, un impôt fixé à 15%, punt aan de lijn, et des cotisations sociales de 12% quand on engage quelqu’un, point. Et l’on supprime toutes les dérogations. Un système enfantin, c’est ce que les gens souhaitent.
Cela dit, je n’y crois pas du tout. Le ministre des Finances a rédigé une épure fiscale de dix pages et le Conseil supérieur des finances avait 150 slides sur le sujet.”
Des solutions à la crise
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