“Un partenariat avec le politique est vital pour éviter que les primes d’assurance n’explosent”
“Les risques systémiques sont de plus en plus importants pour le secteur”, insiste Hein Lannoy, CEO d’Assuralia, dans notre Trends Talk. Changement climatique, vieillissement de la population, intelligence artificielle…: une discussion avec les autorités s’impose.
Hein Lannoy, CEO d’Assuralia, fédération du secteur des assurances, est l’invité de notre Trends Talk, qui passe en boucle ce week-end sur Canal Z. Il y présente en primeur tous les détails du mémorandum déposé sur la table des politiques en vue des élections du 9 juin prochain. Les enjeux sont fondamentaux pour un secteur confronté à des enjeux sans précédent.
“Des partenariats avec le secteur public”
La préoccupation principale d’Assuralia est double: veiller à ce que les risques restent assurables, mais aussi éviter que les primes deviennent impayables. “Nous sommes de plus en plus confrontés à des problèmes assurantiels, souligne Hein Lannoy. Les risques systémiques sont de plus en plus importants. L’augmentation des catastrophes naturelles, c’est l’exemple le plus évident. Mais récemment, lors de la pandémie, on s’est également posé la question: qu’est-ce que les assureurs peuvent faire? Les montants sont gigantesques: jusqu’où l’assureur peut-il jouer un rôle?
Heine Lannoy évoque encore les évolutions liées aux responsabilités liées l’intelligence artificielle ou aux cyberattaques de plus en plus fréquentes. “La question revient chaque fois: est-ce que c’est encore assurable? Plus notre société devient complexe, plus notre les risques auxquels nous sommes confrontés sont importants. Nous pouvons contribuer à des solutions, mais nous ne pouvons pas tout faire nous-mêmes, i lfaut réfléchir à des partenariats avec le secteur public.”
L’interpellation à l’égard des politiques est centrales, au coeur du mémorandum d’Assuralia. Et les premiers retours des partis, assure Heine Lannoy, sont constructifs. “Nous avons un rôle sociétal à jouer, mais il faut une vision commune avec les gouvernements”, insiste-t-il. Non sans épingler la complexité institutionnelle de notre pays, qui n’aide pas à trouver des solutions.
“Le risque de sinistres plus important que jamais”
Le changement climatique est le premier exemple auquel on pense lorsque l’on évoque le risque assurantiel. Les images des inondations dans la vallée de la Vesdre, l’été 2021, son encore dans toutes les mémoires. Un accord avait finalement été conclu entre le secteur et le gouvernement wallon, mais non sans mal.
“Le risque de sinistres est plus important, les statistiques démontrent, tant au niveau mondial que belge, souligne le CEO d’Assuralia. Il y a une augmentation dans la fréquence et le montant des sinistres. Au niveau mondial, chaque année, on constate une augmentation moyenne située entre 5% et 7%. Mais c’est le cas aussi au niveau national. Tout le monde se souvient, bien sûr, de l’année 2021 avec des dommages sans précédents en Région wallonne de 2,5 milliards. Cette année-là, le secteur a été confronté à un montant inédit de 2,7 milliards. Mais même l’année suivante, en 2022, il y a eu des dégâts à hauteur de 600 millions et ce sera beaucoup en 2023 également.” En sachant que l’on a évité le pire au vu des inondations dans le Nord de la France.
Hein Lannoy rassure, mais insiste: “Nous pourrons continuer à faire face, mais nous cherchons ce partenariat avec les gouvernements.” Le CEO d’Assuralia évoque encore longuement le coût du vieillissement de la population, les deuxièmes et troisièmes piliers de pension ou les soins de santé. Un rendez-vous à ne pas manquer, ce week-end sur Canal Z.
Trends Talk
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