Après le classement général, la Belgique perd quelques places dans le classement IMD de la compétitivité numérique. La FEB, la fédération des entreprises de Belgique, y voit un nouveau signal d’alerte pour le conclave budgétaire: “Des charges supplémentaires sur les entreprises ne feront que nuire davantage à notre compétitivité.”
La Belgique perd quatre places dans le World Digital Competitiveness Ranking 2025 de l’Institut international pour le management du développement (IMD), passant de la 21e à la 25e position sur 69 économies évaluées. Ce nouveau revers intervient quelques mois à peine après la chute similaire enregistrée dans le classement général de compétitivité mondiale (du 18e au 24e rang).
Dans les deux cas, le constat est le même : la compétitivité structurelle du pays s’érode. L’IMD (p.49) pointe la détérioration des indicateurs factuels de croissance et d’investissement, mais aussi un climat réglementaire jugé de plus en plus défavorable. La Fédération des Entreprises de Belgique (FEB), qui relaie ces résultats, parle d’un “paradoxe de l’innovation” : le pays dispose des talents et de la recherche, mais ne parvient pas à transformer ses atouts en croissance numérique réelle.
Le paradoxe de l’innovation
La Belgique reste solide en matière de recherche et développement (19e rang mondial pour la concentration scientifique selon l’IMD). Mais elle chute lourdement dans des domaines clés de la “future readiness”, c’est-à-dire la capacité à intégrer et diffuser les technologies numériques : 28e place, contre 25e un an plus tôt.
Ce recul traduit une mauvaise adaptation du marché du travail et du cadre réglementaire. L’IMD souligne la rigidité des règles d’emploi, le manque de flexibilité fiscale et une bureaucratie encore trop lourde. “Nos entreprises ont les compétences et la volonté d’innover, mais elles sont freinées par un environnement qui décourage l’initiative”, commente Edward Roosens, économiste en chef de la FEB.
Selon lui, la Belgique figure parmi les pays capables d’entrer dans le top 10 mondial, mais “les conditions pour exploiter cette capacité d’innovation font défaut”. Les réformes en cours dans le cadre du gouvernement “Arizona” seront déterminantes pour inverser la tendance, juge l’organisation patronale.

Un contexte politique sous tension
Ce signal intervient alors que le conclave budgétaire s’éternise. L’Arizona cherche désespérément 10 milliards d’euros et doit jongler entre baisse des dépenses publiques et nouvelles recettes. Pour le moment, c’est l’affrontement politique, et un certain nombre d’éléments pourrait toucher les entreprises. Prenez une hausse de la TVA. Elle poussera l’inflation à la hausse qui a son tour provoquera une indexation automatique, l’ennemi juré des entreprises. Il en va de même pour les malades de longue, les entreprises pourraient être davantage responsabilisées. C’est-à-dire pénalisées financièrement.
“La transformation numérique réussit mieux lorsque les entreprises disposent d’une marge de manœuvre réglementaire et financière, pas lorsqu’elles sont accablées de nouvelles taxes”, avertit la FEB. L’organisation patronale met en garde contre toute remise en cause des réformes structurelles annoncées, notamment sur le marché du travail et la simplification administrative. “Les réformes structurelles ne sont pas une option, mais une nécessité absolue. Des charges supplémentaires sur les entreprises ne feront que nuire davantage à notre compétitivité, a appuyé Pieter Timmermans, le patron des patrons.