Ultimatum du 6 novembre au fédéral et temps de la réflexion à Bruxelles : le pays figé, avec le Roi comme recours… dans un seul cas

Bart De Wever lors du Sommet européen de jeudi: figé... AFP
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Si la crise a été évitée par Bart De Wever, le chantier est énorme d’ici la semaine prochaine. Faute de quoi, il ira au Palais, comme Dehaene en son temps. En attendant, les réformes de l’été restent lettre morte. Dans la capitale, le MR face à un mur. Dramatisation féconde ou promesse de crise?

Ce seront donc dix milliards ou rien. “Ceux qui ne savent pas prendre des mesures difficiles peuvent s’en aller…”. Le Premier ministre a haussé le ton et un ultimatum pend désormais au nez des négociateurs de l’Arizona: il s’agit d’accoucher d’un budget d’ici le 6 novembre.

Sinon, Bart De Wever ira remettre sa démission chez le Roi. Voilà la majorité fédérale face à ses responsabilités dans un climat très tendu.

En Région bruxelloise, ce n’est pas mieux: le négociateur David Leisterh (MR) se donne le temps de la réflexion après être allé aussi loin qu’il le pouvait dans les discussions budgétaires avec six partis. Mais avec le PS, le blocage est total par rapport aux attentes libérales.

Le coeur du pays se fige.

La case royale

Au fédéral, tout coince sur des narratifs qui cabrent les uns et les autres. Le refrain est connu: le MR ne veut pas de nouvelles taxes et refuse de sanctionner les travailleurs. Vooruit réclame une contribution des épaules les plus larges et freine sur la réduction des dépenses. Tabous à la clé pour les deux partis, sur le saut d’index et la hausse de la TVA.

Yvan Verougstraete, président des Engagés, défendait une ligne médiane et responsable ce week-end dans L’Echo: “On devra toucher à l’indexation et à la TVA“. Parce que, dit-il, on a atteint l’os en matière de réduction des dépenses. Tout le contraire de ce que pense le MR.

La case royale est-elle inéluctable? Johnny Vansevenant, journaliste à la VRT et auteur d’une somme sur sa couverture de la politique, rappelle que Jean-Luc Dehaene, ancien Premier ministre, s’était lui aussi rendu chez le Roi en mars 1993, avant de finalement aboutir à un accord.

“On n’y arrive que quand tout le monde est conscient que la crise est là“, résumait-il.

Bart De Wever s‘inspire beaucoup de Jean-Luc Dehaene, ces temps-ci.

L’impasse bruxelloise

David Leisterh, le formateur bruxellois, avait regretté lors d’un Trends Talk, cet été, qu’il n’y avait pas de recours possible au Roi, en Région bruxelloise. C’est un vrai problème.

Le voilà donc, seul, face à un temps de la réflexion alors que les discussions sont à l’arrêt entre les six partis qui planchent sur un budget (MR, PS, Engagés, Groen, Vooruit, Open VLD). Le PS refuse d’aller plus loin sur les réductions de dépenses.

L’effort à réaliser est considérable et, là, il n’y a même pas de majorité pour prendre ses responsabilités. Le thermomètre descend et la capitale est en crise depuis plus de 500 jours. Le cap du record, les 541 jours de 2010-2011 au fédéral, est en vue.

Personne ne s’en réjouit.

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