L’Espagne enchaîne les bons résultats économiques. Au deuxième trimestre, son PIB a progressé de 0,7 %, légèrement au-dessus des attentes. Le pays confirme sa place de locomotive de la zone euro. Pour 2025, Madrid table sur une croissance de 2,5 %, loin devant la France, l’Allemagne ou l’Italie, dont les économies stagnent.
L’Espagne se porte plutôt bien selon les dernières statistiques. Pour Carlos Cuerpo, ministre des Finances cité par la BBC, « l’Espagne est aujourd’hui une exception en Europe : un pays qui croît plus vite et attire les capitaux. » Au deuxième trimestre, son PIB a progressé de 0,7 %, légèrement au-dessus des attentes de 0,6% estimée par Reuters.
Modernisation et diversification
Si le tourisme reste un pilier de son florissement, l’économie espagnole s’élargit à d’autres services. Les exportations dans l’IT, la finance ou la comptabilité dépassent désormais celles liées aux voyages. En parallèle, l’Espagne bénéficie de ses investissements précoces dans les renouvelables, qui lui assurent une électricité à moindre coût, un atout majeur pour séduire les industriels, rapporte le BBC. Des géants étrangers en profitent. Le constructeur Stellantis va ainsi bâtir une usine de batteries de 4,3 milliards de dollars à Saragosse, tandis que le groupe chinois Arctech a installé son siège européen à Madrid pour y développer le solaire, précise le média anglais.
Le tourisme représente environ 12 % du PIB, dopé par l’après-pandémie et des prix plus bas que dans d’autres pays d’Europe de l’Ouest. Le secteur emploie près de 3 millions de personnes en 2024, soit une hausse de 9,7 % par rapport à 2023. Revers de la médaille, le secteur suscite aussi des tensions : en juin dernier, des habitants de Barcelone ont manifesté contre l’afflux de touristes.
Une exception européenne durable ?
Avec une énergie compétitive, des flux migratoires qui soutiennent l’emploi – près de 90 % de l’augmentation de la main-d’œuvre depuis 2021 selon la BBC – et un afflux d’investissements étranger, des fonds européens post-Covid massifs (163 milliards d’euros au total, dont 70 % déjà distribués), l’Espagne a réussi à transformer son économie et la rendre plus attractive. Mais pour conserver ce statut de « champion caché » de l’Europe, elle devra surmonter ses déséquilibres sociaux et budgétaires.
Car, ce tableau flatteur ne doit pas masquer plusieurs fragilités, avertit la BBC. Ainsi, le taux de chômage des jeunes reste le plus élevé de l’UE. Le climat politique est fragmenté. Les Espagnols doivent, par ailleurs, supporter la pression du coût de la vie sur les salaires, et un endettement public qui reste lourd.