Thomas Dermine: “Les Wallons doivent s’affranchir de tous ces clichés qui les inhibent”
Le secrétaire d’Etat Thomas Dermine combat une série de clichés sur le Wallon qui serait moins travailleur que le Flamand. Il est l’invité de Trends Talk ce weekend.
Quand il était élève en secondaire à Termonde, il y a 25 ans, on le surnommait Luie Waal, wallon paresseux. En fin d’année, le paresseux était parmi les premiers de la classe mais le sobriquet est resté. Cela a profondément marqué le secrétaire d’Etat à la Relance Thomas Dermine (PS), qui en a fait un livre intitulé « Wallonie-Flandre, par-delà les clichés ».
« On nous a tellement martelé ces clichés qu’ils ont fini par imprégner les consciences wallonnes, dit-il dans l’émission Trends Talk, qui sera diffusée ce weekend sur Canal Z. Si on veut se battre pour le développement de la Wallonie, il faut d’abord que les gens s’affranchissent de tous ces clichés qui les inhibent. » Thomas Dermine démonte donc ces clichés en remontant dans l’histoire économique ou en dressant des comparaisons internationales. La Wallonie ne performe pas moins bien que les autres vieilles régions minières du nord de l’Europe et la Flandre pas mieux que les grandes zones portuaires comme Hambourg ou Rotterdam. « La politique joue un rôle, et c’est le sens profond de mon engagement, dit-il. Mais il faut reconnaître que des facteurs historiques et géographiques ont du sens aussi. »
Thomas Dermine défend le besoin de construire des ponts entre nos régions, pour développer les complémentarités de nos économies, pour faciliter la mobilité de la main d’œuvre, etc. A cette fin, il s’exprime beaucoup dans les médias néerlandophones et sera d’ailleurs ce weekend aussi chez nos collègues de Kanaal Z.
Au cours de l’émission, le secrétaire d’Etat a aussi évoqué les finances publiques. Il redoute un retour aux règles budgétaires classiques de l’Europe à un moment où, dit-il, « nous devons investir massivement dans la transition ». Cette vision n’est pas forcément partagée par tous les partis de la Vivaldi. Et d’ailleurs, dans cette coalition hétéroclite, est-il plus compliqué de concilier la gauche et la droite ou les Néerlandophones et les Francophones ? Pour Thomas Dermine, les divisions du gouvernement fédéral sont plus d’ordre idéologique que communautaire et se manifestent plus directement entre partis francophones. « C’est surtout le fait d’un parti, le MR, dont les positions prises dans la presse ne sont pas celles qui se retrouvent à la table du gouvernement, estime le secrétaire d’Etat. Il y a une vraie question de fiabilité qui se pose parfois. »
Trends Talk
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