Taxes, taxes, taxes: d’un pouvoir à l’autre, la pression augmente…

A Charleroi comme ailleurs, on taxera davantage. BELGA
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Alors que le gouvernement fédéral se déchire sur la perception de nouvelles taxes, les autres niveaux de pouvoir sont déjà à l’oeuvre. Contraints et forcés, mais le résultat est le même. On augmente les taxes sur les piscines, sur les poubelles ou on taxe les cercueils en polyester et les caisses de supermarché. Voici pourquoi.

Saviez-vous que la taxe sur les piscines privées allait doubler à Charleroi, passant de 555 euros à 1110 euros? On dissuade pour l’environnement, mais merci les journées d’été où l’on veut se rafraîchir. Idem pour les sites désaffectés. A La Louvière, comme dans bien d’autres communes, la taxe sur les poubelles augmentera de 43% et le prix du repas scolaire de 20%. Le reste est à l’avenant.

Savez-vous, par exemple, qu’à Liège, on va taxer les cercueils en polyester et les caisses automatiques des supermarchés?

La fiscalité des pouvoirs locaux va littéralement exploser, selon un recensement effectué par Le Soir ce jeudi.

C’est l’effet conjugué de a réduction annoncée des moyens octroyés dans le cadre du plan Oxygène par la Région wallonne ou des réductions de dépenses qui finissent toujours bien par être payées quelque part. Mais aussi et surtout de l’impact des pensions.

Au bout du compte, le citoyen est le dindon de la farce et la pression fiscale multi-horizon ne cesse de gonfler.

“L’impact plus important”

“L’impact des décisions prises par les autres niveaux de pouvoir est bien plus important que les compensations reçues, souligne Charlotte Bazelaire (Les Engagés), bourgmestre de Namur. Et cet impact intervient dans une situation déjà tendue suite au covid et à la hausse des prix de l’énergie et des matières premières. Quand on reçoit une aide d’une main, on nous en enlève une plus importante de l’autre. Au final, on est toujours les perdants.”

A la tête de la commune wallonne, il s’agit pourtant bien d’une majorité Engagés – MR, au pouvoir au fédéral et en Wallonie…

“Au moment où on a le plus besoin d’aide, on nous remet la tête sous l’eau et d’un point de vue humaniste, c’est crapuleux, s’emporte Thomas Dermine (PS), bourgmestre de Charleroi. La ville voit ses recettes réduites de 10%. “Si la Région wallonne avait décidé de faire le même effort lors de son conclave, ce n’est pas 280 millions d’économies qu’elle aurait faites, mais 2 milliards!”, illustre-t-il.

À l’origine de ces graves difficultés, il y a l’impact de mesures prises ailleurs, mais aussi et surtout le poids des pensions qui devient insoutenable. Cela témoigne, tout de même, de la nécessité de réformer le système…

Hypocrisie ou ou courage fédéral

Le gouvernement fédéral, qui planche toujours dans la douleur sur son budget 2026-29, se déchire, lui aussi, sur l’opportunité de prélever de nouvelles taxes.

Le MR renvoie à l’accord du gouvernement, selon lequel “un neuvième” de taxes doit être prévu. Il refuse, en l’état, une hausse de la TVA ou une taxe des millionnaires, ainsi qu’un saut d’index. Des formules plus souples sont toutefois envisagées.

Une forme d’hypocrisie alors que l’on taxe aux autres niveaux de pouvoir, voire sur des feuilles d’impôt déguisées comme la facture d’énergie pour payer la modernisation du réseau?

Dans la balance, il y a aussi ces nécessaires réformes des pensions, pour diminuer le poids du vieillissement, ou de l’emploi, pour doper le taux d’activité. Mais là encore, les pouvoirs locaux risquent un impact collatéral avec l’afflux d’exclus du chômage au CPAS.

Des moyens ont été prévus pour les accompagner, mais ils ne sont pas encore votés. Autrement dit, si le gouvernement tombe, ils tomberont avec

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