Prudence chez Ecolo, critique acerbe au PTB, …: l’opposition réagit en ordre dispersé à l’annonce d’un accord de l’Arizona sur une taxation des plus-values.
“Ne crions pas victoire trop vite”, résume via les réseaux sociaux Marie Lecocq, co-présidente d’Ecolo. Il faut “attendre les textes au Parlement” pour savoir si la proposition fait “réellement contribuer les plus riches”, ce que souhaite le parti écologiste.
Groen, le parti frère, indique via communiqué avoir pas mal de doutes sur l’efficacité de cette taxe, si le but était réellement de toucher les plus riches. L’ambition était et reste bien trop basse, estime le parti flamand: engranger 500 millions d’euros annuellement en vitesse de croisière, “là où on économise 8 milliards sur les pensions et les allocations“, accuse l’élu Groen Dieter Van Besien.
Une exemption qui pose question
Ce qui pose surtout problème pour les écologistes, c’est l’exemption prévue pour les contribuables qui détiennent au moins 20% des parts d’une entreprise. “Autrement dit: plus tu as, plus l’exemption dont tu bénéficies est grande. Un Marc Coucke va moins contribuer, proportionnellement, qu’un petit épargnant”, affirme Van Besien.
Le PTB a la même critique: “Non, les super-riches ne paieront pas la taxe sur les plus-values de l’Arizona. Ceux qui détiennent des actions via des sociétés, comme le 1% le plus riche le fait souvent, peuvent en effet être complètement exemptés”, note via les réseaux sociaux Peter Mertens, secrétaire général du PTB. Le parti communiste estime que le retour attendu de cette taxe, appliquée aux particuliers, est d’ailleurs fort limité par rapport à ce qu’il estime être des cadeaux aux entreprises. Pour réellement éviter toute échappatoire, il faut une taxe des millionnaires, appuie le PTB.
“Une perte de 4 milliards d’euros par an”
La cheffe de groupe du PTB à la Chambre, Sofie Merckx, explique que cette exemption coûtera “4 milliards d’euros par an pour l’Etat“. “C’est huit fois plus que ce que l’impôt sur les plus-values devrait rapporter en 2029, au mieux.” Des chiffres issus du SPF des Finances, qui représentent les exonérations sur les plus-values dont bénéficient de grandes entreprises et holdings financiers”, ajoute la députée.
“Les super-riches gèrent leurs actions via des sociétés, des holdings familiales, qui sont totalement épargnées par cet impôt. Parce que la taxe sur les plus-values est réservée aux particuliers.”
Le PS, lui, qualifie la mesure d’une “taxe à trous taillée pour épargner les plus riches qu’une réelle contribution.” Les socialistes dénoncent également les nombreuses exceptions qui remettent en question l’efficacité de la mesure qui rate pour partie sa cible et épargne les millionnaires. “Une exonération jusqu’à un million d’euros est maintenue”, pointe le PS. “Pas de clarté sur les taux, les tranches d’imposition ou encore sur les catégories de contribuables réellement concernées.“