Roland Gillet: les chiffres américains sont bons alors qu’un ralentissement de la croissance avait été annoncé
Le professeur d’économie est l’invité de notre Trends Talk, qui passe en boucle ce week-end sur Canal Z. L’occasion d’évoquer avec lui l’incertitude qui règne au niveau mondial, avec l’arrivée (ou plutôt le retour) de Donald Trump. « Entre ce qu’il a dit et ce qu’il va faire, on sait qu’il y aura certainement des écarts… » souligne-t-il.
En janvier 2024, Roland Gillet, professeur d’économie à l’ULB et à la Sorbonne, accordait une longue interview à Trends-Tendances et pointait le fait qu’il y avait « une bonne résolution à prendre en Europe à l’entame de l’année, c’est de regarder un peu plus loin que nos prés carrés ». Il y plaidait pour « que nous, en Europe, menions des politiques collectives, ambitieuses et ancrées dans un monde plus concurrentiel et plus dur que jamais ».
Des vœux qui pourraient bien être renouvelés en 2025…
Le professeur d’économie dresse un état des lieux de l’incertitude qui pèse en cette fin d’année 2024 : incertitude politique, économique ou financière… « Il y a de l’incertitude politique. Et bien entendu, il y a de l’incertitude économique, concernant les banques centrales : comment vont-elles pouvoir agir ? », souligne-t-il.
Une économie américaine solide
Parlons de l’incertitude. Il y a de l’incertitude avec le retour de Donald Trump sur la scène politique. « Celui qui va diriger la plus grande force économique et financière au monde, les États-Unis » précise le professeur d’économie. « Entre ce qu’il a dit et ce qu’il va faire, on sait qu’il y aura certainement des écarts ».
Roland Gillet rappelle que l’Europe a accumulé un retard considérable par rapport aux États-Unis ces dernières années.
« En Europe, on est plutôt à la recherche d’avoir un peu plus de croissance et d’éviter une récession, explique-t-il, alors qu’aux États-Unis, les chiffres qui tombent soulignent plutôt une économie solide. Elle est solide aussi au niveau de l’inflation. Et même sur le marché de l’emploi, on voit que les chiffres sont plutôt bons alors qu’on leur avait annoncé un fort ralentissement de la croissance. Pour le moment, il n’en est rien. Elle tourne quand même autour de 3,3% sur le dernier mois. Pendant ce temps, en Europe, on est plutôt à 0,6%… »
Et qu’en est-il des marchés ?
Les marchés ? Ils ne se portent pas trop mal, et le bitcoin pourrait filer vers de nouveaux sommets en 2025.
Les marchés vont bien, affirme l’économiste. Et selon lui, le bitcoin augmente encore plus vite que les marchés. Or, pour un grand nombre de personnes, le bitcoin est un antisystème. Le bitcoin n’est pas corrélé avec les autres actifs. Pour dire simple, il ne va pas évoluer comme les autres actifs. »
Autrement dit quand il y aura une chute des actifs traditionnels, le bitcoin ne progressera pas. Et de préciser : « Si vous regardez chaque fois qu’il y a une crise, une crise de la dette, une crise des marchés boursiers, il baisse plus que les autres. Donc c’est quelque chose qui est un peu fonction des sentiments des investisseurs. »
Un Trends Talk passionnant, à ne pas manquer.
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