Réforme des pensions : la FEB critique les propositions avancées par Karine Lalieux

karine Lalieux

La ministre fédérale des Pensions, Karine Lalieux, a avancé ses propositions pour corriger certains aspects de la réforme des pensions approuvée en juillet dernier. Parmi elles, une sanction pour les entreprises qui n’emploieraient pas assez de travailleurs âgés en fonction de la moyenne du secteur d’activité. La FEB réagit négativement.

Une condition de carrière effective pourrait parallèlement voir le jour pour accéder à la pension anticipée, la condition d’âge – 62 ans – serait supprimée pour ne garder que la durée de carrière -42 ans. Le bonus pension serait quant à lui plafonné en fonction des revenus et du respect des conditions d’accès à la pension anticipée, soit 42 ans de carrière. Les travailleurs qui poursuivraient leur carrière au-delà de la pension légale ne recevraient pas de bonus. La ministre PS veut également intégrer tous les congés liés à l’arrivée d’un enfant ou à des soins dans les trente ans de carrière effective (adoption, accueil, écartement dans certaines professions, etc.) de manière à corriger davantage les inégalités homme-femme.

Pour accéder à la pension minimum, les conditions de carrière seraient harmonisées à 30 ans (actuellement 20 ans pour les fonctionnaires et 30 ans pour les salariés et indépendants). En contrepartie, le système serait harmonisé pour les carrières mixtes afin de tenir compte des travailleurs passés d’un régime à l’autre.

Le sujet avait enflammé les discussions budgétaires en octobre: en matière de pension des fonctionnaires, la péréquation, sorte de mécanisme comparable à l’enveloppe bien-être, serait plafonnée à 0,5% par an et forfaitarisée pour les pensions les plus hautes. Des mesures seraient prises par ailleurs pour assurer une convergence entre les différents piliers du système de retraite, en particulier en matière de taxation. Celle-ci serait plus progressive pour les pensions les plus élevées.

Vives réactions

Le responsable de la FEB, Pieter Timmermans, a réagi négativement aux propositions de la ministre Lalieux. Il désapprouve en particulier la proposition d’imposer des amendes aux entreprises qui n’emploient pas suffisamment de personnes âgées de plus de 60 ans. « Vous ne ferez qu’embaucher une personne de plus de 60 ans, profiter d’un système de retraite quelques mois plus tard, puis recevoir une amende pour cela », a-t-il cité à la radio.

La N-VA a également vivement critiqué la proposition. Selon le parti flamand, il s’agit « d’un plan visant à imposer des taxes supplémentaires à ceux qui travaillent ou donnent du travail, en particulier en Flandre ».

La fédération flamande des entrepreneurs, Unizo, abonde dans le même sens. “Le défi de maintenir plus longtemps les plus de 60 ans sur le marché du travail demande une politique intersectorielle et de stimulation, pas un système d’amende”, réagit l’administrateur délégué Danny Van Assche.

“Dans quel monde vivent les politiques qui proposent cela? Les entrepreneurs n’arrivent pas à trouver assez de monde pour répondre à leurs offres d’emploi mais ils seraient sanctionnés si une statistique n’est pas bonne”. À ses yeux, il y va de la responsabilité des travailleurs et des pouvoirs publics qui encouragent un départ anticipé du marché du travail.

Le respect pour les travailleurs âgés ne se gagne pas comme ça (Mahdi)

Le président du CD&V, Sammy Mahdi, se montre lui aussi critique sur la proposition de la ministre des Pensions d’une possible sanction des entreprises qui n’emploieraient pas assez de travailleurs âgés.

“On ne garantit pas le respect des plus de 60 ans par des amendes et des quotas tatillons”, a-t-il dit sur Twitter. À ses yeux, il s’agit d’une “fausse bonne idée”. Dans l’opposition, la N-VA, via le député Wim Van der Donckt, voit dans les propositions de la ministre “surtout un plan pour taxer plus celui qui travaille et donne du travail, donc surtout en Flandre”.

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

Les nationalistes visent plus particulièrement le scénario d’une taxation plus grande du deuxième pilier et la possibilité de sanctionner les entreprises qui n’emploient pas assez de travailleurs âgés. Selon eux, il vaudrait mieux supprimer dans ce cas définitivement les prépensions.

Partner Content