A quelques jours de l’Euro de football, la banque ING s’est penchée sur l’impact de cet événement sportif sur l’économie de différents pays et sur les éventuels changements de consommation. Voici les principales tendances.
Les Belges vont-ils changer leurs habitudes de consommation durant l’Euro 2024 et, surtout, cet événement sportif peut-il avoir un réel impact sur l’économie des pays qui participent à la compétition ? Pour répondre à cette double question, la banque ING a mené une vaste enquête dans les pays qualifiés, en collaboration avec le bureau d’études Kantar. En Belgique, 1.001 personnes ont été interrogées sur cette thématique, selon un échantillon représentatif de la population par âge et par sexe ayant accès à internet.
Premier constat : l’Euro de football se déguste principalement chez soi. Plus de la moitié des Belges (55%) prévoient en effet de regarder les matchs à la maison. Regarder la compétition chez des amis ou des membres de la famille arrivent en deuxième position (19%), tandis que 14% des sondés veulent vivre les matchs dans un café. Malgré ce dernier chiffre peu impressionnant, 43% des Belges considèrent toutefois, paradoxalement, que les cafés seront les plus grands bénéficiaires de l’Euro 2024 dans cette enquête ING.
Face à ce constat, l’Euro 2024 risque donc d’impacter d’autres activités de loisirs, mais de façon mesurée. Près d’un Belge sur cinq (17%) affirme ainsi qu’il ira moins souvent au cinéma durant cette compétition, tandis que 15% avouent qu’ils iront moins souvent au restaurant.
Un coup de fouet ?
A la veille des grands rendez-vous sportifs, une question revient régulièrement : ce genre d’événement a-t-il un effet réel sur l’économie du pays organisateur ? La mise en place d’un tournoi international est en effet souvent considérée comme un sérieux coup de pouce à la dynamique d’un pays, étant donné qu’il accueille davantage de visiteurs étrangers, même si l’organisateur doit aussi investir dans les infrastructures nécessaires à la compétition. Dans l’enquête d’ING, 54% des Belges pensent que le Championnat d’Europe donnera un coup de fouet à l’économie de l’Allemagne, pays hôte de l’Euro 2024, tandis que 5% à peine d’entre eux s’attendent à un impact négatif.
‘‘Les nombreuses études publiées sur ce sujet sont loin d’être univoques, réagit Peter Vanden Houte, économiste en chef chez ING. Par exemple, les touristes peuvent tout à fait éviter le pays lors d’un grand tournoi et, d’autre part, de nombreuses dépenses non productives, notamment en matière de sécurité, peuvent ou doivent être souvent engagées. L’impact sur le PIB allemand sera donc plus que probablement négligeable.’’
Un impact positif sur le PIB
Pour l’un des 24 pays en compétition, une victoire finale à l’Euro de football pourrait toutefois avoir un impact positif sur le PIB. La confiance des consommateurs devrait monter en flèche, ce qui pourrait stimuler la croissance de la consommation. Ainsi, pour 46 % des Belges interrogés, le sacre des Diables Rouges à l’Euro 2024 aurait un effet positif sur l’économie belge. Seuls 5 % d’entre eux considèrent cependant qu’il s’agirait d’une mauvaise chose.
‘‘Il existe déjà des analyses sur l’effet de la victoire en Coupe du Monde qui peuvent également donner une indication de l’effet d’une victoire en Championnat d’Europe, enchaîne l’économiste Peter Vanden Houte. Un effet positif sur le PIB d’environ 0,25 % en glissement trimestriel est apparu, qui s’est curieusement manifesté principalement par des exportations, le pays étant sous les feux des projecteurs au niveau mondial. Mais après deux trimestres, cet effet positif s’est déjà estompé. L’impact positif d’une victoire à l’Euro de football sera probablement plus faible et de très courte durée.’’
Il y a toutefois peu de chances que la Belgique puisse tester cette probabilité : selon les bookmakers, l’Angleterre est en effet le grand favori pour remporter l’Euro 2024, suivie de la France et de l’Allemagne sur les deuxième et troisième marches du podium.
