La traditionnelle étude Belfius met le doigt sur une législature qui s’annonce dantesque pour le budget des pouvoirs locaux, entre pensions, chômeurs exclus, réforme fiscale et transition énergétique.
Les temps sont durs pour les villes et communes. Leur situation risque encore de s’aggraver au cours de la mandature 2025 – 2030. C’est ce qu’il ressort de l’étude traditionnelle de Belfius. Qui tire la sonnette d’alarme.
Quatre évolutions majeures vont impacter cette situation financière. Dérapages graves à venir.
1. Les pensions explosent
L’augmentation des dépenses de pension “crée une pression financière quasiment insoutenable”, souligne Belgius. “Les municipalités affrontent des difficultés budgétaires grandissantes concernant les charges de pensions qu’elles financent sans aide de l’État fédéral. Les prévisions montrent que la cotisation de responsabilisation pour les communes wallonnes devrait doubler entre 2024 et 2030, passant de 160 à 320 millions EUR. Bien que l’accord de coalition fédérale prévoie un allégement, les détails restent à définir.”
2. L’accueil des chômeurs menace
Une réforme importante décidée par le fédéral préoccupe, même si un soutien additionnel vient d’être annoncé. “L’accueil par les Centres Publics d’Action Sociale (CPAS) des chômeurs de longue durée ayant épuisé leurs droits aux allocations de chômage engendrera des coûts supplémentaires pour les communes, souligne la banque. Cette mesure augmentera les dépenses liées au revenu d’intégration sociale (RIS) et la charge de travail. L’impact pourrait s’élever à près de 190 millions EUR par an pour les pouvoirs locaux wallons). Ils s’attendent à une intervention financière du gouvernement fédéral, comme prévu dans l’accord de coalition, mais les détails restent à définir.”
3. L’impact de la réforme fiscale
“La réforme fiscale fédérale, en particulier l’augmentation de la quotité exemptée d’impôt, réduira mécaniquement les recettes de l’Impôt des Personnes Physiques (IPP) pour les communes, analyse encore Belfius. En 2025, ces recettes atteignent 1,4 milliard EUR pour les communes wallonnes, représentant près de 19% de leurs recettes ordinaires. Les premières estimations prévoient une perte de 5 à 6% des recettes IPP (soit près de 85 millions EUR) en régime de croisière (soit vers 2030). Pour compenser, les communes pourraient être incitées à augmenter le taux de leurs additionnels à l’IPP.”
4. Un défi climatique à ne pas oublier
Enfin, last but not least, la canicule actuelle nous rappelle l’enjeu majeur du climat. “Les collectivités locales jouent un rôle crucial dans la mise en œuvre de politiques de transition énergétique et le renforcement de la résilience face aux impacts du dérèglement climatique, insiste la banque. Elles doivent relever des défis financiers et techniques pour mettre en place des solutions durables. Les travaux visant à réduire la consommation d’énergie se heurtent à des coûts d’investissement élevés et à l’incertitude des résultats.”
Le temps locaux promettent d’être ardus.