Lire la chronique d' Amid Faljaoui
Privé de Twitter, Donald Trump peut-il créer son propre réseau social?
Lorsque Twitter, Facebook, Instagram, Snapchat, WhatsApp et Youtube ont décidé de fermer provisoirement, voire définitivement, les comptes de Donald Trump, l’actuel président des Etats-Unis est devenu subitement aphone.
Privé de tout moyen de communication, pire encore, comme Donald Trump est accusé d’avoir suscité indirectement les violences au Capitole, plusieurs sociétés, et non des moindres, ont décidé de couper les ponts avec lui et ses sociétés.
C’est le cas de la Deutsche Bank qui est son principal créancier, mais c’est aussi le cas d’autres entreprises comme Amazon, Mastercard, JP Morgan, Microsoft, Google, AT&T ou General Electric, qui ont également décidé de suspendre leurs donations aux partis politiques : soit dans leur ensemble, soit à l’égard des parlementaires qui ont voté contre la confirmation de l’élection de Joe Biden.
Cela montre que les Etats-Unis restent une démocratie, et que ces grandes entreprises ne sont pas guidées uniquement par l’argent mais qu’elles sont également soucieuses de préserver la démocratie. C’est une bonne nouvelle et cela nous montre que le monde du business n’est pas amoral comme on le pense souvent.
Cependant, certains se posent la question de savoir pourquoi Twitter a attendu la fin du mandat de Donald Trump pour le censurer ? N’est-ce pas contraire à la liberté d’expression ? Et surtout, comme je l’avais déjà souligné, n’est-ce pas dangereux qu’une entreprise privée puisse décider toute seule d’interdire de parole le président de la plus grande démocratie au monde ?
La question qui se pose aujourd’hui est : est-ce que Donald Trump peut créer sa propre plateforme de communication, un réseau social à lui ? La réponse : oui, sans problème ! D’abord, parce qu’il a les moyens d’en avoir une (il est milliardaire et il a des partisans qui ont de l’argent), ça c’est pour le financement. Ensuite, il a la base de fans pour ne pas démarrer de zéro. Donald Trump peut compter sur les 73 millions d’Américains qui ont voté pour lui, et si on ajoute ses partisans dans le monde, on arrive facilement à 100 millions d’utilisateurs potentiels. Sa plateforme est donc largement viable car aucune personne au monde ne peut se targuer de démarrer avec autant d’abonnés.
Mais le problème de Trump n’est pas l’argent, ni le nombre de fans, mais le fait qu’il devra composer avec les boutiques d’applications d’Apple et de Google pour rendre son application disponible auprès du public, et cela sera une autre paire de manche… La preuve, ces derniers jours, Trump a essayé de communiquer sur d’autres applications, et Google et Apple ont immédiatement suspendu le téléchargement de ces applis !
Oui, Donald Trump termine donc son mandat en étant aphone : pour un bavard, c’est la punition ultime !
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