“Préparons-nous à un choc économique terrible cet hiver”
L’économiste Bruno Colmant et le spécialiste de l’énergie Damien Ernst tirent ensemble la sonnette d’alarme: l’explosion du prix de l’énergie et l’inflation vont secouer le pays. Et nos politiques ne l’anticipent pas assez.
Dès le début de l’année, Bruno Colmant et Damien Ernst ont été les premiers à mettre en garde contre les risques d’une inflation importante et durable. Au risque de déranger, ils continuent à jouer les lanceurs d’alerte. Le premier, économiste à l’UCLouvain et à l’ULB, membre de l’Académie royale, multiplie les opinions et les livres. Le second, professeur à l’ULiège et spécialiste de l’énergie, ne cesse de s’exprimer dans les médias et sur les réseaux sociaux. Ensemble, ces deux personnalités, dont la vision est plus “catastrophiste” que celle de certains de leurs collègues, lancent un cri d’alarme en cette rentrée économique et politique. Ils ont bien voulu répondre conjointement aux questions que Trends-Tendances leur a adressées par écrit. Selon eux, il est urgent d’agir car la situation risque de devenir ingérable pour les consommateurs et pour les entreprises.
Tous les éléments semblent s’aligner pour accentuer encore le choc énergétique terrible que l’on vit à l’heure actuelle.” – DAMIEN ERNST
TRENDS-TENDANCES. Faut-il s’attendre à un choc énergétique encore plus important cet automne-hiver? Pourquoi?
DAMIEN ERNST. L’hiver passé, le prix du gaz tournait aux alentours de 90 euros/MWh en moyenne. C’est déjà extrêmement élevé par rapport à un prix avant la crise du Covid-19 qui était de moins de 20 euros/MWh.
Maintenant, le prix du gaz tourne aux alentours de 200 euros/MWh, entraînant avec lui à la hausse les prix de l’électricité. Le charbon reste aussi historiquement cher et il y a un risque que le pétrole qui tourne maintenant aux alentours de 100 dollars le baril reparte aussi à la hausse après les élections américaines de mid-term. C’est en effet après ces élections que s’arrêtera la mise sur le marché d’environ un million de barils de pétrole par jour provenant de la réserve stratégique américaine et qui a permis de contenir les prix de marché. A cela s’ajoute que la flotte nucléaire française tourne à 40% de sa capacité, que les centrales hydroélectriques produisent peu d’électricité à cause de la sécheresse et que depuis plusieurs années, on observe une chute de production des éoliennes, sans doute liée au réchauffement climatique. Tous les éléments semblent s’aligner pour accentuer encore le choc énergétique terrible que l’on vit à l’heure actuelle.
BRUNO COLMANT. Ce choc est effectivement terrible et n’a pas été correctement anticipé alors que ses prémices datent de plus d’un an. Nos économies ont oublié l’inflation depuis 40 ans, puisqu’on a même frôlé la déflation. Les mécaniques de combat de l’inflation doivent être trouvées dans les années septante mais à l’époque, les marges de manoeuvre budgétaires et monétaires étaient plus robustes. Nous n’étions pas dans la zone euro et l’endettement des Etats était moindre qu’aujourd’hui.
Quel pourrait être son impact économique pour les particuliers? Et pour les entreprises?
D.E. Pour un ménage se chauffant au gaz et ayant une consommation normale d’électricité, la facture gaz + électricité s’élèvera à plus de 6.000 euros par an. Cela me semble difficilement supportable pour beaucoup de ménages. Il y aura donc, si l’Etat ne fait rien, énormément de factures impayées qui se répercuteront d’une manière ou d’une autre sur les autres consommateurs, ce qui fera encore augmenter les prix.
Pour les entreprises, il faut distinguer deux cas de figure. Premièrement, les grosses entreprises soumises à une compétition internationale: elles risquent de devoir fermer leurs portes, tant la facture énergétique va les handicaper. Comment voulez-vous qu’une entreprise européenne, grosse consommatrice de gaz, puisse résister face à la compétition d’entreprises localisées en Amérique du Nord où le gaz est sept fois moins cher? Les petites entreprises non délocalisables, comme votre boulangerie du coin, vont quant à elles devoir augmenter significativement leurs prix, ce qui va augmenter l’inflation.
B.C. Ce choc va se combiner avec les autres augmentations de prix qui s’enchaînent puisque le contenu énergétique touche quasiment tous les produits et services. Il y aura un effet d’emballement qui va parfois se traduire avec retard. Il suffit de penser à l’indexation des loyers. Et le problème est que l’indexation des salaires et allocations ne restitue pas correctement les augmentations des prix énergétiques car leur pondération dans l’index est insuffisante, sans compter que les carburants sont exclus de l’indexation. Je crains que cette situation conduise même des ménages à restreindre leur consommation alimentaire.
Peut-on encore éviter le pire?
D.E. On a fait trop d’erreurs en matière de politique énergétique pendant trop longtemps pour prendre des actions à court terme permettant d’éviter cette situation dramatique. Le militantisme et le dogmatisme ont remplacé
le professionnalisme en matière de politique énergétique en Europe. C’est un de nos défauts qui a été exploité de manière cyniquement admirable par la Russie. Rappelons d’ailleurs qu’elle a également participé au financement d’initiatives permettant de faire triompher en Europe le militantisme et le dogmatisme sur la raison. On ne peut certes pas exclure une chute des prix du gaz et de l’électricité dans les mois qui viennent. Mais je ne suis pas sûr qu’il faudra crier trop rapidement victoire car cela sera sans doute lié à des mécanismes de destruction de la demande: des gens qui arrêtent de se chauffer, des entreprises qui ferment.
B.C. Cette situation montre les limites de l’abandon de souveraineté des petits Etats, comme la Belgique, et le déficit en matière de planification. Il faut restaurer un Etat planificateur au sens de la mise en oeuvre des plans quinquennaux d’après-guerre. Il faut s’inspirer de la configuration étatique adoptée alors que tout était à reconstruire. Il s’agissait d’un nouveau modèle économique et social. C’est ce qui a permis aux pays européens de passer des tickets d’alimentation aux années les plus prospères d’après-guerre en moins de 15 ans. Il fallait des impulsions régaliennes destinées à ordonnancer la reconstruction.
Les mécaniques de combat de l’inflation doivent être trouvées dans les années septante.” – BRUNO COLMANT
L’anticipation politique est-elle à la hauteur de l’enjeu?
B.C. Je ne le crois pas. La situation est certes très difficile mais les conséquences sociales de l’inflation ont été complètement gommées car le gouvernement n’a pas anticipé les enchaînements liés à la résurgence de l’économie générée par la reprise économique d’après-covid, ni surtout les conséquences de la guerre en Ukraine. Aujourd’hui, nous sommes face à de multiples crises qui se conjuguent et sont donc en interaction. Il faut définir les priorités et la première est le respect de l’ordre social qui va être mis à mal par l’inflation. Il y a eu un groupe d’experts réunis sous la houlette du gouverneur de la Banque nationale. Aucune mesure sérieuse n’en a malheureusement été tirée. Je crois qu’il est urgentissime – un mot sur lequel j’insiste – que des économistes et des politiques soient réunis sans tarder, sans tabou ni dosage politique, pour prolonger cet exercice. L’importance du problème l’exige.
Que pourraient faire les autorités?
B.C. Il faut d’abord comprendre que cette crise va exiger plus de redistribution. En effet, il faut aider les ménages les plus fragiles. Idéalement, la facture énergétique devrait être modulée en fonction des revenus globalisés de chaque contribuable. Le tarif social n’en est qu’une version édulcorée. Je plaiderais pour une limite absolue à la facture énergétique pour les personnes en difficulté, avec bien sûr la baisse de TVA qui soit pérennisée. Mais c’est insuffisant: il faut immédiatement indexer les barèmes fiscaux et augmenter, dès l’automne, le minimum non imposable pour alléger la charge fiscale des personnes qui ont de faibles revenus et des allocataires. Il y a aura des effets d’aubaine? Tant pis!
D.E. Il faut également aider les entreprises. Une destruction du tissu industriel ne fera qu’accentuer cette crise sociale. Et ne nous leurrons pas: pour beaucoup d’entreprises, cela va aussi être difficile financièrement de suivre l’indexation des salaires. Elles n’étaient pas préparées à une si forte inflation. Par exemple, une entreprise de construction qui s’est engagée il y a un an à construire des bâtiments à coût fixe risque de se retrouver dans de grandes difficultés financières.
Le problème n’est-il pas que l’Etat est à court de moyens pour donner suite aux dépenses du covid et en raison de la hausse des taux?
B.C. Il y a un arbitrage à faire entre l’endettement public, la paix sociale et la solidarité. L’Etat n’est pas à bout de ressources. La signature de l’Etat belge est une des meilleures au monde et la Banque centrale européenne peut refinancer les Etats à un taux d’intérêt réel, c’est-à-dire après inflation, qui est négatif. Et contrairement à ce que certains pensent, le déficit budgétaire d’aujourd’hui n’est pas les impôts de demain puisque la création monétaire permet à la BCE d’intervenir.
Lire aussi| Energie: arrêter de tergiverser!
D.E. Je suis d’accord avec ce que Bruno Colmant souligne mais il y a quand même un risque que les conséquences de cette stratégie ne conduisent à une forte inflation structurelle. D’ailleurs, on est en droit de se demander si le fait d’accepter une très forte inflation pendant cinq à dix ans n’est pas une des seules voies possibles pour sauver des Etats européens de la faillite et préserver l’intégrité de l’Union européenne. Ce scénario me semble aussi maintenant plus envisageable par l’Allemagne, qui a toujours eu peur de laisser filer l’inflation. Elle va perdre de sa superbe au niveau économique à cause de cette crise énergétique. Elle a sans doute besoin d’un euro très faible pour s’en sortir et gérer les hauts déficits que cette crise va induire.
Le militantisme et le dogmatisme ont remplacé le professionnalisme en matière de politique énergétique en Europe.” – DAMIEN ERNST
Comment les entreprises peuvent-elles se préparer ou s’adapter?
B.C. Ce sera aussi difficile pour les entreprises que pour les particuliers parce que gommer l’indexation des salaires, même partiellement, reporte le choc inflationniste sur les travailleurs. Je crois qu’il faut immédiatement permettre aux entreprises de défiscaliser l’inflation, c’est-à-dire de permettre la constitution de réserves pour le refinancement des stocks et le remplacement des investissements. Ces techniques ont été mises en oeuvre avec succès dans les années 1970 et 1980. Concrètement, il s’agit de pouvoir déduire de la base imposable une fraction des investissements qui subissent l’inflation. Au lieu d’amortir un actif sur base de son coût historique, on indexe l’amortissement fiscalement déductible. On pourrait aussi, dans la même veine, restaurer les intérêts notionnels.
D.E. Il faut aussi favoriser absolument des nouveaux modèles d’approvisionnement au niveau énergétique dans les entreprises et les aider à être plus efficaces énergétiquement. Trop de ces entreprises ont des contrats qui les exposent au marché spot pour le gaz et l’électricité. Il faut mettre en place des mesures pour qu’elles puissent bénéficier de contrats moins chers. Une mesure très simple pour le futur: favoriser le développement de contrats au travers desquels les entreprises pourraient acheter, pour de longues périodes de temps, le productible des centrales renouvelables. Ce type de contrats s’appelle des PPA (Power Purchase Agreements). Ils ne sont malheureusement pas encore facilement accessibles aux entreprises, surtout les petites ou de taille moyenne.
Il y a eu un groupe d’experts réunis sous la houlette du gouverneur de la BNB. Aucune mesure sérieuse n’en a malheureusement été tirée.” – BRUNO COLMANT
Le grand paradoxe du moment n’est-il pas que les résultats des entreprises sont bons? Le vrai enjeu n’est-il pas la pénurie d’emploi?
B.C. Ce sont deux véritables sujets, mais jusque quand les résultats des entreprises seront-ils bons? L’inflation flatte les revenus mais les coûts vont progressivement, et avec retard, augmenter. Et puis, il faut se demander si les consommateurs finaux seront capables d’honorer leurs factures de dépenses contraintes. De nombreux consommateurs vont aussi restreindre leur consommation. Et en économie, la somme des restrictions crée une récession. A cet égard, on juge mal l’inflation. On la conceptualise comme une augmentation des prix. Mais on doit surtout la voir comme la partie du revenu disponible qui est gommée par cette même inflation. Ainsi, si auparavant un ménage avait un revenu disponible de 500 euros après payement des dépenses contraintes mais que ces 500 euros sont dévorés par une augmentation des coûts d’énergie, ce sont 500 euros qui sont soustraits à l’alimentation les loisirs, etc. Et cela crée un effet de cascade.
D.E. Les résultats de beaucoup de groupes peuvent être bons alors qu’ils ferment des unités de production en Europe à cause d’un prix de l’énergie trop élevé. Il faut garder cela aussi à l’esprit.
Notre modèle public doit-il être adapté?
B.C. Après quelques années indécises, les réalités climatiques, militaires, énergétiques et économiques sont les premières secousses de multiples chocs sociétaux d’une envergure titanesque. Tous les déséquilibres vont s’embraser et se conjuguer avec rapidité et violence. Il en résultera des conflagrations environnementales et socioéconomiques dont les premières détonations sont aujourd’hui audibles. Face à ces défis stupéfiants, il est indispensable de réhabiliter des Etats stratèges. C’est-à-dire un projet cohérent et solidaire qui associe réellement, de manière collective, ses ressortissants à la gestion de la Cité. C’est un Etat qui est capable d’anticipations, d’actions coordonnées, transversales et de long terme. C’est une formulation étatique qui est capable de planifier, avec le secteur privé, les ambitions collectives. C’est un Etat qui est entièrement convaincu de développement durable et de la valeur transgénérationnelle des services à la personne, comme l’éducation et les soins de santé. C’est surtout un Etat protecteur qui assure un juste partage des richesses et promeut des valeurs morales hautes, dont l’enseignement et le goût du travail et de l’entrepreneuriat. C’est un Etat au sein duquel les entrepreneurs, apporteurs de capitaux et travailleurs sont en situation de produire leurs efforts tout en aidant les personnes les plus faibles ou vulnérables.
D.E. J’ajoute que j’ai l’impression que l’Etat doit surtout devenir davantage stratège par rapport à tous ces Etats autocratiques qui le sont, à leur manière, et qui fragilisent continuellement nos démocraties. De plus, ces Etats ont des standards en matière de normes écologiques qui sont très faibles et ils accentuent ainsi fortement la crise écologique. La Russie a été très stratège au niveau énergétique et on en paye, littéralement, les conséquences. La Chine a été très stratège en se positionnant comme la grande usine du monde et en contrôlant beaucoup de matières premières, notamment en étendant son influence en Afrique. L’Etat stratège et protecteur, dont Bruno Colmant parle, doit à mon avis combattre ces régimes. J’ai l’impression que s’il le fait avec succès, beaucoup de problèmes se résoudront d’eux-mêmes.
La taxe CO2 permettrait de financer l’Etat et de diminuer d’autres taxes, comme celles sur le travail qui sont trop élevées en Belgique.” – DAMIEN ERNST
Les hauts prix des énergies fossiles ne sont-ils pas favorables à une accélération de la transition énergétique? N’est-ce pas la seule façon d’accélérer l’action pour le climat?
D.E. Il est clair que les prix très élevés des énergies fossiles favorisent le développement du renouvelable, de l’efficacité énergétique et de la sobriété énergétique malheureuse. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle je plaide depuis des années pour une taxe CO2. Cette taxe permettrait de financer l’Etat et de diminuer d’autres taxes, comme celles sur le travail qui sont trop élevées en Belgique. Par contre, ici, on a des prix très élevés mais qui ne conduisent pas à un financement de notre Etat mais bien à un enrichissement du monde de l’énergie fossile. Idéalement, il aurait fallu avoir le courage politique d’oser plus utiliser l’outil de la taxe CO2 pour moins dépendre de ce dernier.
B.C. Je ne suis pas du tout un spécialiste de la transition énergétique. Mais d’un point de vue strictement économique, il me semble évident, et à regret, qu’un souverainisme énergétique va se développer et que chaque pays va procéder à un rapprochement étatique de ses producteurs, parfois au travers de nationalisations (telle celle d’EDF en France). Il faudra continuer à développer les énergies alternatives mais l’investissement dans l’énergie nucléaire semble indispensable à un horizon de 30 ans, encore que le véritable problème soit de savoir ce qu’on fait avec l’énergie, plutôt que sa source.
Jusque quand les résultats des entreprises seront-ils bons? L’inflation flatte les revenus mais les coûts vont progressivement, et avec retard, augmenter.” – BRUNO COLMANT
La question de la déconstruction des installations nucléaires et du traitement des déchets toxiques n’est pas réglée, encore que les déchets nucléaires soient stockés de manière sécurisée, contrairement aux déchets de gaz et de charbon qui sont disséminés et entretiennent l’effet de serre. Mais je ne crois pas qu’il soit raisonnable d’envisager 100% d’énergies renouvelables avant une à deux générations. En l’état de la situation contemporaine, l’investissement dans des énergies renouvelables intermittentes conduit à un recours accru à des énergies fossiles polluantes pour assurer l’approvisionnement du système électrique lorsqu’il n’y a pas suffisamment de vent ou de soleil.
“Le ralentissement de l’économie peut avoir des conséquences positives”
Philippe Ledent, économiste senior chez ING, insiste, dans un entretien publié sur le site de Trends-Tendances, sur la nécessité de considérer que tous les paramètres peuvent évoluer en cette période de crises tous azimuts. “La situation économique actuelle est en effet très complexe, explique-t-il. Mais elle est l’illustration parfaite du fait que l’on ne peut appréhender l’économie que dans une perspective dynamique. Des chocs se produisent, on peut essayer de déduire quelles en seront les conséquences mais il faut aussi garder à l’esprit que ces conséquences représentent elles-mêmes des chocs qui, eux-mêmes, auront des conséquences.”
Aussi, le ralentissement annoncé en Europe, mais aussi aux Etats-Unis et en Chine, peut “avoir des consésquences positives”, souligne Philippe Ledent. A plusieurs égards. “Premièrement, les conditions de taux pourraient être moins mauvaises que prévu” parce que les banques centrales seraient forcées de mener une politique moins agressive si l’inflation tend à diminuer. Deuxièmement, “comme tout le monde anticipe un ralentissement de l’économie mondiale, les prix des matières premières sont plutôt orientées à la baisse, ce qui est aussi une bonne nouvelle”. Enfin, troisièmement, le marché de l’emploi reste fort, paradoxalement, même s’il peut ralentir…, ce qui pourrait là encore baisser la pression inflationniste.
Un nouvel équilibre devrait être trouvé après les crises, insiste-t-il. “Attention toutefois, cela ne se fait pas en un mois et pas sans difficultés. Il ne faut pas s’attendre à ce que ce soit le cas avant le printemps 2023.”
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici