Pour le formateur De Wever, le moment du “courage politique” est arrivé

Bart De Wever

Les négociateurs de la N-VA, du MR, des Engagés, de Vooruit et du CD&V se retrouvent mercredi à 12h30 autour du formateur fédéral Bart De Wever. Le lendemain, le président de la N-VA est attendu chez le Roi pour faire rapport de sa mission.

Cette réunion sera essentiellement consacrée à la méthode de travail pour les semaines à venir. Elle est la première du genre depuis les élections de dimanche. Le scrutin s’est globalement bien déroulé pour les cinq partis de la probable future “Arizona”. Aucun “animal blessé” ne se présentera à la table des discussions même si deux des protagonistes, les présidents du MR et de Vooruit, Georges-Louis Bouchez et Conner Rousseau, ne sont pas parvenus à décrocher les maïorats qu’ils convoitaient.


Durant les semaines passées, une douzaine de groupes de travail thématiques ont débroussaillé le travail dans une série de domaines (environnement, climat, énergie, mobilité, sécurité, défense, relations extérieures, etc.). Il ne resterait plus qu’environ 170 amendements aux notes des différents groupes à arbitrer entre présidents de parti, indiquait-on la semaine passée.

Moment du “courage politique”


Selon M. De Wever, le moment du “courage politique” est arrivé. Le plus gros obstacle qui demeure sur la voie de la coalition Arizona est celui du budget et des réformes importantes qui devront l’accompagner en matière de pensions, de soins de santé et d’emploi. Dans ce domaine, le travail reste entier. Le 22 août, quand le formateur espérait encore conclure les discussions le 20 septembre, les négociateurs avaient calé sur une “super note” consacrée à ces trois thèmes. La taxation des plus-values avait constitué l’un des abcès de fixation, et provoqué une confrontation entre MR et Vooruit. La semaine passée, invité d’une leçon inaugurale à l’UGent, M. Bouchez a plaidé à nouveau pour un “tax cut” (une baisse des impôts) plutôt qu’un “tax shift” (un déplacement de la pression fiscale).


Aujourd’hui, le temps presse pour arriver à un accord sur le budget. La Belgique est sous le coup d’une procédure en déficit excessif et a obtenu de l’Europe un délai courant jusqu’à la fin de l’année pour soumettre un programme d’assainissement de ses finances. A la mi-novembre, la Commission européenne devrait présenter ses recommandations pour le pays. Si la Belgique tarde trop, elle risque de se voir imposer une trajectoire d’assainissement courant sur quatre ans alors qu’elle souhaite obtenir une dérogation à sept ans. Or, celle-ci est conditionnée à la mise en oeuvre de réformes structurelles qui sont au coeur des discussions entre les cinq partis.


Le formateur a l’ambition d’élaborer un budget qui puisse être voté avant la fin de l’année. Pour y arriver, il devrait soumettre celui-ci au parlement dans un bon mois. En attendant, la secrétaire d’Etat au Budget, Alexia Bertrand, a indiqué mardi à la Chambre qu’elle préparait les douzièmes provisoires si l’Arizona ne bouclait pas ses travaux dans les temps. Par le biais d’un contrôle budgétaire le nouveau gouvernement pourrait ensuite introduire ses nouvelles mesures.

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