Pieter Timmermans (FEB) est “soulagé” par un accord qui sauve les réformes. Des mesures déplaisent, comme l’augmentation de la taxe bancaire. Mais il y a un bol d’oxygène pour la compétitivité. “Maintenant, avançons dans un contexte géopolitique difficile !”
L’administrateur délégué de la Fédération des entreprises de Belgique (FEB) est nuancé lorsqu’il analyse le budget fédéral. Mais il insiste sur la poursuite des réformes.
TRENDS-TENDANCES. Quel est votre sentiment général ?
PIETER TIMMERMANS. C’est un soulagement de savoir que les réformes de l’été sont définitivement adoptées. C’est aussi un soulagement de savoir qu’il y a désormais un accord sur un budget pluriannuel, une forme de complément de l’accord de gouvernement initial. Cela étant, certaines mesures nous posent davantage de problèmes, comme le frein mis au soutien de la recherche et du développement ou la taxation bancaire à hauteur de 150 millions. Prendre de tels moyens supplémentaires aux banques, alors qu’elles sont déjà les plus taxées au monde, cela aura un impact sur leur capacité de crédit pour les citoyens ou pour les entreprises.
Vous dénonciez une “taxation des entreprises” en évoquant les cotisations sociales à payer dans le cadre du plan pour remettre au travail les malades de longue durée. Cette mesure est-elle toujours d’actualité ?
Elle est fortement limitée : on parlait de six mois de cotisations, c’est désormais quatre mois avec un taux de 30% pour les sociétés de plus de 50 travailleurs. C’est moins grave que ce qui était prévu, mais cela reste une taxe sur les entreprises, à nos yeux. Ce qui fâche les entrepreneurs, c’est qu’ils ne peuvent rien faire pour remettre ces malades au travail : ils ne peuvent pas les contacter et même s’ils les voient dans un centre de fitness, ils n’ont rien à leur dire. Ils payent, mais ils sont impuissants. Cela dit, la mesure est reportée à 2027, ce qui nous donne encore du temps pour négocier un plan plus équilibré avec le gouvernement, les mutuelles et les médecins. J’ai invité le ministre Frank Vandenbroucke afin qu’il vienne nous expliquer sa vision.
“Ce qui nous manque, c’est tout ce qui concerne la simplification administrative.” – PIETER TIMMERMANS
Le plafonnement de l’indexation est finalement une bouffée d’oxygène pour les entreprises, alors que l’on évoquait initialement une mesure ne bénéficiant qu’au gouvernement. C’est une bonne nouvelle ?
Le principe est clair. Même si la mise en œuvre sera plus compliquée étant donné que chaque commission paritaire a un système différent d’indexation. La formule adoptée est une forme de renforcement de la compétitivité, ce dont nous nous réjouissons.
Y’a-t-il d’autres mesures qui renforcent cette compétitivité ?
Sur tous les éléments que nous avons avancés, il y a eu une certaine écoute. La mise en œuvre d’une norme énergétique sera importante pour les entreprises énergivores, même si on attend les détails. Les réformes du travail de nuit et des heures supplémentaires sont également bienvenues. Même si cela reste le fruit d’un compromis entre cinq partis. Cette flexibilité possible à l’étranger l’est désormais chez nous aussi. Ce qui nous manque, c’est tout ce qui concerne la simplification administrative. Mais le ministre Vincent Van Peteghem prépare un plan à ce sujet. Cela ne coûte rien, mais cela peut rapporter beaucoup.
C’est votre leitmotiv : il faut poursuivre les réformes ?
Cet accord budgétaire était nécessaire, mais maintenant, avançons parce que le contexte géopolitique est extrêmement compliqué. Nous ne sommes pas sortis de l’auberge.
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