Les CEO belges ont la tête ailleurs : l’Europe et le monde au cœur de leurs préoccupations

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Jennifer Mertens

Réformes politiques, compétitivité des entreprises à l’échelle internationale, tensions géopolitiques ou encore pressions douanières : qu’est-ce qui a réellement préoccupé les PDG belges en 2025 ?

C’est à cette question que l’agence de communication Finn, récemment fusionnée avec Gosselin et de Walque, a tenté de répondre en analysant les prises de parole des grands patrons belges dans la presse économique et financière.

En examinant 86 interviews accordées à Trends-Tendances, Trends, L’Echo et De Tijd, à l’aide de l’intelligence artificielle, l’agence est parvenue à un constat clair : les préoccupations des PDG belges dépassent largement les frontières nationales.

Une attention tournée vers l’Europe, voire le monde

L’année 2025 s’est révélée atypique pour le monde des affaires. Et malgré les tensions internes – accords budgétaires difficiles, instabilité politique, mouvements de grève –, la Belgique n’a pas occupé une place centrale dans le discours des dirigeants.

Leur attention s’est portée avant tout sur la compétitivité, la politique européenne et la (sur)réglementation. La guerre des taxes initiée par le président américain Donald Trump, ainsi que la situation en Ukraine, complètent le top 3 des préoccupations des PDG belges en 2025.

« Les sujets qui préoccupent les CEO se jouent sur la scène mondiale ou dans l’arène européenne. Donc soit le niveau politique belge fonctionne relativement bien, soit il est de plus en plus insignifiant pour les CEO », souligne Raf Weverbergh dans son rapport.

Des thèmes attendus… mais secondaires

Certains sujets pourtant omniprésents dans le débat public apparaissent étonnamment secondaires. La Chine, par exemple, est relativement peu mentionnée dans l’ensemble des interviews analysées. L’intelligence artificielle et la digitalisation, souvent présentées comme des priorités stratégiques majeures, restent également en retrait dans le discours global.

De même, la “guerre des talents”, très présente il y a encore quelques années, a clairement perdu en intensité. « Elle est beaucoup moins au centre des préoccupations des CEO qu’auparavant », note l’agence.

Une intensité qui varie selon les sujets et les secteurs

L’analyse évolue toutefois lorsque l’on tient compte de l’intensité avec laquelle certains thèmes sont abordés. Dans ce cas, la compétitivité européenne reste en tête, mais le climat et la Chine complètent désormais le trio de tête.

Les préoccupations varient fortement selon les secteurs. Dans les industries à forte intensité énergétique – comme la construction ou l’industrie lourde –, les dirigeants s’inquiètent davantage de la compétitivité, de la concurrence chinoise, des coûts énergétiques et de la réglementation climatique.

À l’inverse, dans les services, la finance ou la technologie, l’explosion de l’intelligence artificielle apparaît comme l’un des enjeux structurants, au vu des interviews analysées.

« Avec une certaine exagération, on peut dire qu’il existe aujourd’hui deux types de CEO : ceux qui doivent lutter contre des coûts énergétiques élevés – et tout ce que cela implique en termes de compétitivité, de bureaucratie européenne et de transition climatique – et ceux qui doivent se préparer à la vague d’IA qui va, probablement, submerger le secteur des services », conclut l’agence Finn.

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