On négocie enfin, mais Bruxelles reste le noeud d’une Belgique plus confédérale qu’il n’y paraît

David Leisterh, chef de file MR (à droite) BELGA PHOTO HATIM KAGHAT
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Le PS a finalement accepté de rejoindre le MR et les Engagés, mais cela sera long. La majorité flamande patine. Tandis que le gouvernement fédéral sera le reflet des majorités flamandes et wallonnes.

Sans qu’on ne le dise, il flotte sur la Belgique un parfum de confédéralisme. Et la Région bruxelloise, en son centre, devient un noeud politique qui n’est pas loin d’être inextricable.

Oui, le PS a finalement dit “oui” ce jeudi à une entrée en négociations avec le MR et les Engagés pour former une majorité francophone dans la capitale. Mais cela reste un accord sur… “un cadre de négociations”: on croirait entendre les mots de la crise des 541 jours, en 2011-11.

Quand à la majorité flamande, dans la capitale, elle reste compliquée à trouver: une quadripartite entre Groen, qui a la main, Vooruit, Open VLD et CD&V semble la seule option possible, vu le veto posé à l’encontre de a Tean Fouad Ahidar, accusée de communautarisme exacerbé. Mais le CD&V rechigne.

Une Belgique confédérale

Une Belgique confédérale? Le constat émanait du PS à l’ouverture des négociations fédérales. Et à vrai dire, il n’est pas tout à fait faux: la possible Arizona, qui voit le jour douloureusement sous la houlette du formateur Bart De Wever, serait composée des deux majorités régionales flamandes et wallonnes: N-VA, Vooruit et CD&V d’un côté, MR et Engagés de l’autre.

Le fait que la Wallonie ait voté “à droite” en confiant les clés aux libéraux et aux Engagés atténue quelque peu la tension communautaire. Mais que ‘on ne s’y trompe pas, en dépit de cela, l’agenda de la N-VA reste marqué du sceau confédéral.

Sander Loones, bras droit de De Wever, est chargé de porter la réflexion et la tentation de dépecer l’Etat fédéral transpire des propositions du formateur nationaliste: quand il est question de vente de participations publiques, de ministres à double casquette (que les francophones refusent) ou de réductions drastiques des dépenses.

Bruxelles coincée

Si les négociations ont bel et bien commencé à Bruxelles, cela risque donc de prendre du temps. Le PS avance à reculons et les élections communales d’octobre seront là pour interrompre le processus pour cause de campagne – elle risque d’être virulente dans la ville. La situation budgétaire catastrophique de la Région sera là, aussi, pour tendre le ébat de fond. David Lesiterh, chef de file MR, devra être patient.

Bruxelles sera plus que jamais le noeud de la vie politique belge. Il est question de simplifier son fonctionnement, mais comment y arriver dans un contexte où les uns et des autres se tiennent et ne pourront déboucher que de compromis mineurs: le PS tient le MR car il est incontournable, les partis flamands n’ont guère d’options…

Dans un processus de formations où seules la Wallonie et la Fédération Wallonie-Bruxelles ont avancé rapidement, la Flandre, Bruxelles et le fédéral pourraient s’avérer des sources de blocage. Et des illustrations d’une Belgique plus complexe que le paysage du 9 juin pouvait laisser supposer.

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