Lire la chronique d' Amid Faljaoui

Nous sommes devenus la variable d’ajustement de la démondialisation et la transition écologique

Lire la chronique d' Amid Faljaoui Amid Faljaoui, directeur des magazines francophones de Roularta.

L’économie ce n’est pas seulement parler de croissance, de taux d’intérêt, de dette publique ou du marché du travail. C’est aussi le covid-19, qui fort étonnement, tire le marché de l’électroménager vers le haut.

La forte demande pour le gros électroménager est liée, bien entendu, aux différents confinements et aux joies du télétravail. C’est simple : si on est plus souvent chez soi, il faut préparer plus souvent des repas, et il faut donc aussi plus d’aliments et donc il faut pouvoir les stocker, d’où la forte demande pour des frigos. C’est ce qui explique la tendance actuelle à acheter des appareils plus grands mais souvent aussi de meilleure qualité selon Les Echos. Cette montée en gamme s’explique par exemple par le fait que les cuisines sont de plus en plus ouvertes et donc, la cuisine est devenue plus statutaire – en clair, on veut montrer aux amis et à la famille la qualité de son électroménager. L’autre tendance qui se dégage du marché, c’est qu’avec la présence plus forte des ménages chez eux, à cause ou grâce au télétravail, les ménages semblent privilégier les équipements performants et silencieux. Normal si vous travaillez plus souvent chez vous, ces qualités mineures auparavant deviennent majeures aujourd’hui. Le résultat de cette tendance, c’est que la demande pour les appareils électroménagers explose. Exactement comme pour les magasins de bricolage, de décoration intérieure et de design.

Les entreprises liées à l’ameublement sont les grandes bénéficiaires de cette pandémie, et donc notamment les marques d’électroménager haut de gamme. Reste la question de savoir si la cadence est tenable pour ces entreprises. Un groupe comme Miele, par exemple, connait une demande historique mais n’arrive plus à suivre la demande. D’où les délais allongés qui favorisent d’ailleurs aussi le marché de l’occasion. Par ailleurs, en-dehors des délais allongés, à l’arrivée les prix ont aussi augmenté pour les clients. D’abord, parce qu’avec la forte reprise mondiale, le prix de l’acier a augmenté, et donc ça impacte directement bien évidemment le prix du gros électroménager. Mais au-delà de l’acier, la pénurie de bois impacte aussi négativement les prix de l’électroménager précisent Les Echos.

On n’y pense pas naturellement, mais tous ces gros appareils électroménagers doivent arriver à notre domicile sans rayure, ni aucune griffe. C’est la raison pour laquelle ce sont des caissons en bois qui enrobent tous ces lave-vaisselles ou lave-linge. C’est là aussi l’une des raisons qui justifie la hausse des prix de l’électroménager. La preuve, comme le font remarquer mes collègues du quotidien économique Les Echos, le prix d’un container de 200 lave-linge a été multiplié par quatre.

Au fond, c’est une remarque à partager : beaucoup de personnes sont contre la mondialisation mais le paradoxe que chacun peut constater, c’est que quand la mondialisation se grippe à cause d’un virus, c’est la valse des étiquettes. La démondialisation et la transition écologique, c’est vous et moi qui la payons en ce moment. Nous sommes devenus la variable d’ajustement à l’insu de notre plein gré comme dirait l’autre.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content