Métro: la ligne 3 embourbée dans les marécages bruxellois

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La STIB est encore loin de voir le bout du tunnel dans la mise à l’arrêt d’un tronçon de 120 mètres du chainon manquant de l’axe de métro nord-sud au centre de la capitale. Selon la Libre Belgique et Bruzz, un litige de taille l’oppose au consortium en charge du chantier pour la partie du tunnel à construire sous le Palais du Midi et qui nécessite une adaptation du projet.

D’après le cabinet de la ministre bruxelloise de la Mobilité, Elke Van den Brandt (Groen), interrogé vendredi, la balle reviendra dans le camp du gouvernement bruxellois. Des problèmes techniques ont été découverts il y un an lors du creusement du tunnel sous le Palais du Midi. En cause, la stabilité du sol mise à mal à hauteur d’une zone marécageuse de l’ancien lit de la Senne qui ne permet pas un positionnement précis et étanche des pieux en béton censés former la paroi du tunnel.

En juin dernier, le consortium Toots – composé de Besix, Jan De Nul et Franki Construct – a évoqué la possibilité de couler des pieux plus larges à ancrer plus en profondeur pour appuyer le tunnel sur un sol plus stable. Selon le CEO de la STIB, Brieuc de Meeùs cité par les deux médias, le consortium a estimé le coût de l’opération à 170 millions d’euros et la durée des travaux à 8 ans, ce qui est inacceptable pour la STIB.

Partiellement détruire le Palais du Midi ?

Une autre option consisterait à démolir partiellement le Palais du Midi, sans toucher aux façades pour permettre le percement du sol à l’intérieur de l’édifice et couler le béton des parois du tunnel, et ensuite la dalle de toiture de celui-ci. On ignore encore au stade actuel quel sera le coût et la durée de cette option qui nécessitera la reconstruction du Palais et un nouveau permis de construire. Selon Bruzz qui cite le CEO de la STIB, le consortium n’a encore mis aucun plan concret sur la table en vue d’une reprise des travaux et n’a pas voulu mettre en oeuvre une solution proposée par la société bruxelloise de transport public.

La relation contractuelle est à ce point tendue que la STIB a adressé une mise en demeure au consortium dans laquelle celle-ci exige une compensation de 50.000 euros par jour de non reprise des travaux et menace d’exclure les entreprises visées d’une exclusion de 3 ans des chantiers de la STIB. “ll est inacceptable que l’entrepreneur ne délivre pas ce à quoi il s’était engagé. Nous devons le pousser à délivrer ses engagements contractuels via toutes les voies possibles”, a indiqué Mme Van den Brandt via sa porte-parole, interrogée vendredi.

Selon elle, il est logique que la STIB recherche des solutions économiques et rapides pour poursuivre les travaux du métro 3. “Cette solution apportera aussi impérativement des réponses aux utilisateurs du Palais du Midi, lieu très important dans le quartier de Stalingrad. Le gouvernement bruxellois prendra donc une décision en concertation étroite avec la Ville de Bruxelles ainsi qu’avec les riverains, associations, commerçants et autres usagers du Palais du Midi”, a-telle ajouté.

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