Mathieu Michel met en garde contre la “démesure” et les “excès” en politique

Mathieu Michel .

“Résister aux excès d’un dirigeant n’est pas de l’hostilité”. Lundi, jour où le MR tenait son Conseil, le député Mathieu Michel a publié une réflexion mettant en garde contre les excès qui, en politique, peuvent détruire “les grandes œuvres”.

Les libéraux francophones ont connu de vives tensions internes ces dernières semaines. Un sujet en particulier a clivé le parti : la position prise par le gouvernement fédéral à l’égard de la crise israélo-palestinienne. Il n’a pas manqué d’être évoqué durant un Conseil houleux auquel ont pris part de nombreux députés.

Le Soir en a livré mardi la teneur. Parmi les motifs de critique, une gestion jugée trop personnelle, voire autoritaire, du parti par le président Georges-Louis Bouchez. Elle a d’ailleurs pris un tour public la semaine passée lorsque le député Michel De Maegd a dénoncé sur les réseaux sociaux son éviction d’un débat télévisé consacré au conflit israélo-palestinien, à la suite d’une décision présidentielle. Des « pleurnicheries », avait répondu M. Bouchez.

Mathieu Michel est l’un des députés qui a témoigné son soutien à l’ex-journaliste. Dans son billet, le député brabançon ne cite ni son parti, ni aucun de ses membres. Mais l’allusion est à peine voilée.

« La tragédie grecque nous l’enseigne depuis des siècles : ce qui perd les héros n’est pas l’absence de grandeur, mais la démesure. L’hybris — cet excès de confiance, ce pas de trop — transforme la force en faiblesse. Aristote nous rappelait que la vertu se trouve dans le juste milieu ; trop d’audace devient témérité, trop de confiance devient arrogance. L’histoire politique, elle aussi, abonde d’exemples de figures brillantes dont l’éclat a été terni par une outrance mal contenue », écrit-il.

Et de juger salutaires les remises en cause de certains. « Autour de chaque dirigeant gravitent des conseillers, des alliés, des équipes, des proches. Et lorsque la mesure se perd, leur silence devient une complicité. Ne pas prévenir, ne pas contrarier, ne pas mettre en garde… c’est contribuer à la chute. »

Nicolas Sarkozy également visé

La veille, le même député, tenant du libéralisme social, visait l’une des figures historiques de la droite européenne, Nicolas Sarkozy, qui à une époque a également inspiré quelques personnalités du MR… dont M. Bouchez. L’ex-président français a affirmé que le Rassemblement National (RN) appartenait désormais « à l’arc républicain ».

Des propos qui alarment M. Michel. « Sarkozy n’est pas seulement l’auteur d’une provocation. Il est le symptôme d’un temps où la démocratie, fragilisée par la mondialisation, la peur de l’avenir et la désinformation, se replie sur elle-même. Un temps où la mémoire des Lumières et des catastrophes du XXe siècle s’estompe, laissant place à une logique de popularité immédiate. »

Expertise Partenaire