La ville flamande a battu ses collègues flamande et wallonne. Une métaphore du pays: la Flandre se taille la part du lion. Mais à Namur, on fourbit déjà ses armes pour profiter de la dynamique créée. Et cela dit, en passant: pourquoi ne pas faire un tir groupé belge en cette année du bicentenaire?
Namur, capitale de la Wallonie, a été battue par Louvain dans le combat pour la désignation de la capitale culturelle de l’Europe pour 2030. Molenbeek, également, a dû céder face à la qualité de l’offre flamande.
C’est une métaphore de notre pays. L’année 2030 sera celle du bicentenaire de la Belgique et la Flandre se taille la part du lion. Molenbeek espérer mettre la capitale du pays sur la carte du monde, en vain. Quant à Namur, on y cultive la soupe à la grimace… tout en voulant poursuivre la dynamique entamée, notamment sur le plan économique.
Namur: poursuivre la dynamique
“Je suis dépité, ce n’est pas du tout une bonne nouvelle pour la Région, a réagi mercredi le ministre-président wallon Adrien Dolimont (MR), interrogé au parlement wallon. C’était l’occasion de faire rayonner Namur et son territoire. On avait beaucoup d’optimisme par rapport aux retombées pour notre Région. Ça permettait de la mettre en lumière à l’international par le biais de la culture. Malheureusement, ce ne sera pas le cas.”
Les acteurs de la candidature souhaitent toutefois poursuivre l’élan. “Le jury a tranché, constatent AKT et la Chambre de commerce et d’industrie Liège-Verviers-Namur. Portée collectivement par les acteurs du territoire, la candidature aura permis d’ouvrir des perspectives économiques et culturelles majeures. La question est désormais de savoir comment les entreprises, institutions et citoyens peuvent-ils capitaliser sur cette dynamique.”
AKT – CCI LVN rassemblera les acteurs qui ont porté cette candidature historique lors d’une table ronde qui aura lieu le 2 octobre au gala Momentum à Namur.
Jusqu’au bout, la rectrice de l’université, Annick Castiaux, présidente du Comité, et Laura Latour, commissaire, ont cru pouvoir décrocher les étoiles, en vain.
Louvain: un projet humain
La ville universitaire de Louvain, elle, se prépare déjà. 2030, c’est demain. Le bourgmestre de la ville, Mohamed Ridouani (Vooruit), insiste sur la volonté de propoer un autre discours en ces temps roublés.
Louvain incarne avant tout “une histoire qui montre qu’en ces temps sombres et polarisés, il existe aussi des villes où l’on travaille ensemble“, plaide-t-il. “C’est un moment de victoire collective. Avec les 30 communes, les artistes, les habitants, l’université, l’enseignement, les associations et les partenaires, nous avons fait preuve d’ambition et de détermination pour créer des liens.”
D’après lui, beaucoup de projets sont en cours, à Louvain, mais aussi dans les trente communes de la région qui participent au projet qui se traduira dans un programme “très riche et diversifié”. Le jury a notamment fait l’éloge de “HumanNature”, le concept grâce auquel Louvain et sa région construisent une société meilleure pour tous à travers la culture.
“Nous vivons une période troublée, marquée par la guerre, les divisions et la méfiance. Notre programme HumanNature mise sur la connexion et l’humanité“, a expliqué l’intendante Lore Baeyens.
Cela dit, en passant: Molenbeek et Namur ne sont pas très loin de Louvain: au-delà du choix de ce mercredi, pourquoi ne pas faire un tir groupé belge pour l’année du bincentenaire?