Lorsqu’il s’agit de défense, la sécurité ne peut plus être menacée par de longues procédures

Les investissements en matière de défense étant devenus une priorité, le ministre flamand de l’Environnement, Jo Brouns (CD&V), accélérera la délivrance des permis nécessaires.
Si les ports de Rotterdam ou de Hambourg sont déjà dotés d’un système de défense anti-aérien, rien de pareil n’existe pour celui d’Anvers, déplore le ministre flamand de l’Environnement pour qui de tels équipements devraient pouvoir être installés au plus vite.
“Notre sécurité ne peut plus être mise en péril par la longueur des procédures pour l’obtention de permis lorsqu’il s’agit de défense”, insiste Jo Brouns, fermement décidé à mettre le turbo en ce domaine.
Actuellement en Flandre, la Défense peut déjà construire sans autorisation préalable des “installations stratégiques” sur les domaines militaires. Les industriels du secteur devraient, selon le ministre, pouvoir bénéficier “à titre temporaire et de manière proportionnée” d’une exemption analogue. Ainsi pourrait, par exemple, démarrer immédiatement une production d’engins blindés dans les anciennes installations du constructeur de bus Van Hool, déclaré en faillite en mars de l’année dernière. Un VIP desk sera également constitué afin d’assister les entreprises du secteur dans toutes leurs démarches.
Une production d’engins blindés pourrait démarrer immédiatement dans les anciennes installations du constructeur de bus Van Hool.
Un plan de défense tout frais
Cette accélération des procédures s’inscrit dans un Vlaamse Defensieplan (Plan de Défense flamand) qui sera officialisé le mois prochain par le ministre-président Matthias Diependaele. Chaque année, en effet, 1.000 dossiers sont introduits devant le Conseil des litiges en matière de permis. Découragées par la longueur et le coût de pareilles procédures, nombre de PME abandonnent en cours de route. “Un drame pour notre prospérité”, estime Jo Brouns, d’autant plus dommageable que contrairement à la Wallonie, en Flandre, la défense y est avant tout affaire de PME actives dans des marchés de niche.
A l’image d’Advionics, un producteur ouest-flandrien de systèmes de radar pour les secteurs aérien et maritime dont l’augmentation des capacités de production entraînera la création de 50 emplois, ou encore Exail Robotics qui développe à Ostende des drones sous-marins capables de neutraliser les mines. Ceux-ci sont si performants que l’Otan a passé, l’année dernière, commande pour 60 millions d’euros.
D’où la volonté du gouvernement flamand de mettre l’accent sur ses points forts – les semi-conducteurs et l’intelligence artificielle – avec pour fers de lance l’institut de recherche Imec, mondialement connu, et le DronePort de Saint-Trond. Transformée en 2018 en incubateur pour la technologie des drones, l’ancienne base militaire de Brustem dispose en effet d’une piste d’atterrissage de plus de 3 kilomètres, d’installations de test ultramodernes et d’un espace aérien réservé.
Sur ce fil conducteur qui transcendera tout le Vlaamse Defensieplan viendront s’en greffer deux autres : ne jamais perdre de vue les applications civiles potentielles des nouvelles techniques développées et surtout, investir dans les moyens de transport, telle la liaison ferroviaire entre Anvers et la Rhur, en panne depuis des décennies, afin de pouvoir acheminer, si c’est nécessaire, le plus rapidement possible hommes et matériel vers leur destination.
Guillaume Capron
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