L’Inde ambitionne de devenir une “plateforme” de production d’hydrogène vert
Le gouvernement indien a dévoilé la première phase d’une initiative destinée à faire de l’Inde, troisième plus grand émetteur de gaz à effet de serre au monde, une “plateforme” de production d’hydrogène vert.
L’Inde, en plein essor et en passe de devenir le pays le plus peuplé du monde au cours de cette décennie, ambitionne de devenir un acteur majeur dans ce secteur et lance dans sa “Green Hydrogen Mission” (Mission hydrogène vert).
L’hydrogène vert est produit à partir d’énergie propre et renouvelable (solaire, éolienne, géothermique et issue de la biomasse) par l’électrolyse de l’eau.
“La mission vise à aider le gouvernement à atteindre ses objectifs climatiques et à faire de l’Inde une plateforme d’hydrogène vert”, a déclaré New Delhi jeudi, en annonçant la première phase de l’initiative.
Un pan de ce plan prévoit des mesures d’incitation à destination des industriels comme la fourniture gratuite pendant 25 ans d’électricité renouvelable entre les États pour la production d’hydrogène mais aussi d’ammoniac, utilisé dans les engrais.
Des terrains dans les parcs d’énergie renouvelable seront également alloués à la fabrication d’hydrogène et d’ammoniac verts, et des bunkers seront installés près des ports pour le stockage et l’exportation d’ammoniac vert, selon un document du gouvernement.
“La mise en oeuvre de cette politique permettra de fournir un carburant propre à la population du pays. Cela réduira la dépendance vis-à-vis des combustibles fossiles ainsi que les importations de pétrole brut”, a indiqué le ministère de l’Energie.
Cinq millions de tonnes d’hydrogène vert par an d’ici 2030
Le gouvernement envisage d’offrir des subventions et d’obliger les raffineries de pétrole et les usines d’engrais à utiliser ce combustible dans la deuxième phase, qui est encore en préparation, a précisé mercredi le ministre de l’Energie, Raj Kumar Singh, selon Bloomberg News.
Selon le projet, le pays produira cinq millions de tonnes d’hydrogène vert par an d’ici 2030.
Cependant, cette technologie présentée comme un moyen d’avenir afin de réduire les émissions de carbone, se heurte à de multiples obstacles, dont le coût élevé des infrastructures requises.
Le Premier ministre indien Narendra Modi s’est engagé lors du sommet sur le climat de Glasgow en novembre à atteindre l’objectif zéro émissions nettes d’ici 2070, mais il souhaite que les pays riches financent la transition.
“Les besoins énergétiques de la population indienne devraient presque doubler au cours des 20 prochaines années. Refuser cette énergie reviendrait à refuser la vie même à des millions de personnes”, a souligné M. Modi cette semaine.
“Les pays développés doivent respecter leurs engagements en matière de financement et de transfert de technologies”, a-t-il rappelé mercredi au Sommet mondial du développement durable (SMDD).
Des industriels indiens, dont Gautam Adani et Mukesh Ambani, acteurs majeurs du secteur du charbon et du pétrole, ont également annoncé d’importants investissements dans les technologies renouvelables, dont l’hydrogène vert.
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