Les trois grands patronats de l’UE présentent un plan d’attaque économique

Head of French employers organisation Medef Patrick Martin during the France-Italy-Germany Trilateral business forum in Paris, on November 22, 2024. Now in its sixth year, the Trilateral Forum brings together the MEDEF, Confindustria and BDI business associations of the three countries, which represent the industrial sectors of the largest European economies. Photo by Raphael Lafargue/ABACAPRESS.COM

Les trois principales organisations patronales de l’UE ont adressé vendredi une déclaration commune à la nouvelle Commission européenne, appelant à des mesures urgentes pour éviter un décrochage de l’Europe vis-à-vis de ses concurrents, à deux mois du retour au pouvoir de Donald Trump.

“Les rapports Letta et Draghi doivent nous servir d’électrochoc et provoquer un sursaut européen, la récente élection américaine tout autant”, a lancé vendredi le président du Medef Patrick Martin en présence de ses homologues de la Confindustria italienne et du BDI allemand, du premier ministre Michel Barnier et des ministres de l’Economie des trois pays, dont Antoine Armand.

   Tous étaient réunis à l’occasion du 6e Forum économique trilatéral France-Allemagne-Italie au Medef.

   L’ex-Premier ministre italien, Enrico Letta, et l’ancien président de la Banque centrale européenne et ancien Premier ministre italien Mario Draghi, ont présenté cette année des rapports alarmants sur le marché intérieur européen et la compétitivité du continent.

   Face à “l’urgence”, M. Martin, Emanuele Orsini, président de la Confindustria et Tanja Gönner, directrice générale du BDI, ont signé un dense document, dans lequel ils énoncent leurs “quatre priorités”, sur lesquelles ils espèrent des actions “dans l’année”.   Elles tournent autour de la compétitivité, de la simplification, de l’innovation et de l’investissement.

   Ainsi, pour garantir la compétitivité via une énergie bon marché, ils appellent à l’adoption d’ici un an d’une approche “neutre technologiquement” visant à favoriser toutes les solutions bas-carbone, dont le nucléaire.

   Pour réduire “la surrèglementation” européenne, ils demandent le passage en revue des 13.000 lois votées depuis 2019 par l’UE et la suppression de toutes celles n’ayant pas atteint leurs objectifs.

   Ils exigent particulièrement la révision de deux directives portant sur les aspects sociétaux et environnementaux des entreprises, mais leur demandant de lourdes démarches, la CSRD et la CS3D.

   Ils souhaitent par ailleurs que des actions soient engagées dans l’année pour faire passer à 3% du PIB les investissements en recherche et développement dans l’UE.

   Ils appellent enfin la mise en place dans le même délai d’un marché unique des capitaux, nécessaire selon eux à des investissements stratégiques dans les technologies d’avenir.

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