Les politiques agricoles ne sont pas à la hauteur du défi climatique
La majorité des politiques mises en place à travers le monde pour soutenir l’agriculture ne permettent pas au secteur de bien se préparer au changement climatique, relève lundi l’OCDE dans un rapport analysant 54 pays.
“La plupart des mesures de soutien aux exploitants agricoles“, comme des versements directs ou des prix garantis, n’ont pas été conçues pour répondre aux objectifs d’adaptation au changement climatique”, explique l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). “Si certaines peuvent favoriser l’adaptation, la majorité ne facilitent pas vraiment les efforts déployés dans ce sens par les producteurs.” “Il faut des politiques agricoles qui favorisent l’agilité et incitent à s’adapter dans un environnement en mutation“, détaillent les experts. “Pourtant, l’essentiel du soutien renforce les structures de production existantes.”
Inondations, sécheresses, tempêtes, crises sanitaires, guerres: les événements catastrophiques ont causé en 30 ans 3.800 milliards de dollars (3.592 milliards d’euros) de pertes en récoltes et productions animales, a récemment estimé l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). “Les phénomènes météorologiques extrêmes” qui frappent l’agriculture “se multiplient et s’aggravent”, relève aussi l’OCDE. “Des situations autrefois considérées comme exceptionnelles se banalisent.”
Des mesures supplémentaires s’imposent
Si l’organisation recense “près de 600″ mesures mises en place dans différents pays et visant à préparer l’agriculture au changement climatique, “des mesures supplémentaires s’imposent”. Et surtout, “les pouvoirs publics devraient dépasser le stade de la planification et s’atteler de toute urgence à la mise en oeuvre, au suivi et à l’évaluation” de ces mesures.
Les politiques publiques devraient se concentrer sur des investissements qui bénéficient à tout le secteur, comme la recherche et le développement ou les infrastructures, préconise l’OCDE.
Pourtant, ces programmes “continuent de représenter une part modeste et décroissante des transferts à destination du secteur agricole”, avec 106 milliards de dollars, ou 12,5% des 851 milliards au total, note le rapport.