Les partis libéraux fragiles avant les élections

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Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Tant au MR qu’à l’Open VLD, la sérénité n’est pas de mise au sujet de la présidence. De quoi semer le doute face aux électeurs et aux autres formations politiques?

Tom Ongena est bien le nouveau président des libéraux flamands. Mais l’homme de paille du Premier ministre, Alexander De Croo, n’est pas forcément conforté par le scrutin interne de ce week-end. Le député flamand, et ancien porte-parole de Bart Somers, a recueilli 56% des voix contre 29% à Vincent Stuer, chroniqueur et ancie porte-parole de Guy Verhofstadt, et 11% à Bert Schelfhout, ancien président des jeunes de l’Open VLD.

Mais le contexte de l’élection présidentielle ne fut pas serein. La façon dont elle a été cadenassée pour asseoir la suprématie d’Alexander De Croo est contestée en interne. L’ancienne échevine bruxelloise Els Ampe a même claqué la porte du parti, elle qui dénonce de façon souvent provocatrice le libéralisme éteint de l’Open VLD. Des “éléments de langage”, qui ont fuité la semaine dernière, ont également semé le trouble: tout est fait pour porter le Premier ministre aux nues et discréditer ses adversaires.

Dans les derniers sondages, l’Open VLD se situe autour de la barre des 10% des voix, à son plancher historique. Alexander De Croo jouera très gros d’ici le 9 juin 2024.

Le MR dans l’incertitude

La santé vacillante des libéraux flamands n’est pas une bonne nouvelle pour le MR francophone dans la perspective de la future coalition fédérale. Son président, Georges-Louis Bouchez, mise sur une “droite populaire” et lorgne plus souvent qu’à son tour vers la N-VA.

D’autant que le MR, lui aussi, reste dans l’incertitude. Le premier mandat de Georges-Louis Bouchez arrive à son terme fin novembre. Aucun challenger ne s’est présenté à ce jour pour le défier, alors que certains ténors du parti expriment en coulisses un certain agacement sur le style de sa présidence et s’inquiètent sur ses mauvaises relations avec les autres présidents (PS, Ecolo, Engagés). La seule personnalité qui pourrait le défier, l’ancienne Première ministre Sophie Wilmès, n’a aucun intérêt à y aller, ni pour sa carrière, ni pour des raisons privées.

Le président en titre avance sans sourciller, précisant que sa ligne n’est en rien contestée: chaque positionnement de fond a été approuvé en interne. Son ancien challenger, Denis Ducarme, s’est rallié à lui et plaide pour une prolongation de son mandat. Pour autant, aucune décision formelle n’a encore été prise.

Le MR est le seul parti francophone à ne pas être en ordre de marche pour les élections.

Ces deux partis libéraux fragiles misent sur les électeurs pour être incontournables. Un pari délicat?

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