L’emploi ouvrier reste stable en région bruxelloise malgré la désindustrialisation

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Malgré la désindustrialisation et la rapide tertiarisation de l’économie, environ 20% des Bruxelloises et Bruxellois occupent aujourd’hui encore un poste sous contrat d’ouvrier, révèle un rapport publié mercredi par Actiris. Le nombre d’ouvriers a même augmenté de 4,5% entre 2001 et 2021, passant de 118.121 à 123.408.

Jusqu’au tournant des années 1960-70, la Région bruxelloise était le plus important bassin d’emploi industriel de Belgique, devant les bastions sidérurgiques et charbonniers wallons, rappelle le rapport. En 1970, la région comptait 164.000 emplois ouvriers, contre 154.000 pour l’arrondissement d’Anvers, 102.000 pour Liège ou encore 73.000 pour Charleroi. L’industrie pharmaceutique, la fabrication d’articles de cuir ainsi que l’imprimerie et le secteur automobile représentaient les principaux pourvoyeurs d’emplois industriels.  Pourtant, un déclin rapide s’est ensuite amorcé, en raison de plusieurs facteurs comme la concurrence de pays aux coûts salariaux plus attractifs et la difficulté de maintenir des activités industrielles lourdes en milieu urbain.

Le secteur tertiaire a pris le relai

Si l’emploi industriel s’est effectivement fortement réduit, le secteur tertiaire a pris le relais. Les ouvriers bruxellois se concentrent désormais dans des secteurs tels que les services administratifs et de soutien (notamment le nettoyage), qui représentent 33% de l’emploi ouvrier, suivis par l’Horeca (16%) et les transports et entreposage (11%). De 2011 à 2021, l’emploi ouvrier a progressé de 17,5% dans les services administratifs, en grande partie grâce aux emplois dans le sous-secteur du nettoyage qui représentent 75% de l’emploi ouvrier dans ce secteur. Le secteur des transports, en particulier le transport de personnes, a également vu son nombre d’emplois ouvriers progresser de 33,5% (notamment grâce à la Stib et, dans une moindre mesure, aux taxis), faisant de Bruxelles un pôle d’emplois ouvriers liés à la mobilité urbaine. Le secteur de l’Horeca est le deuxième employeur d’ouvriers à Bruxelles, représentant environ 16% de l’emploi ouvrier. Cependant, ce secteur a subi une diminution de 9,5% des emplois ouvriers entre 2011 et 2021, en grande partie à cause de la crise sanitaire du Covid-19. 

Une féminisation croissante de l’emploi ouvrier

Par ailleurs, l’étude révèle une féminisation croissante de l’emploi ouvrier, principalement dans le secteur du nettoyage. Trois quarts des emplois y sont occupés par des femmes.  Même si l’emploi ouvrier se maintient à Bruxelles, il n’empêche que les ouvriers sont également sur-représentés dans les chiffres du chômage, avec un risque d’enlisement dans le chômage de longue durée plus élevé, pointe encore le rapport.   Au moment de la clôture de ce rapport, la fermeture potentielle du site d’Audi Brussels n’était pas encore officiellement annoncée.

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