L’émission de RTL sur les “fraudeurs” envenime encore le débat budgétaire : “Augmenter les impôts pour ça?”

L'émission de Christophe Deborsu fait du bruit. DR
Olivier Mouton
Olivier Mouton Chef news

Les séquences hallucinantes tournées par Christophe Deborsu tournent en boucle sur les réseaux sociaux. Georges-Louis Bouchez en profite pour argumenter son “no tax”. Le PS dénonce une gouvernance par le mauvais exemple. Des pistes sont lancées pour un saut d’index calibré.

En s’invitant dans le foyer des Belges vivant des allocations sociales ou des indemnités de maladie, le journaliste de RTL Christophe Deborsu a provoqué un petit séisme médiatique, fin de semaine dernière.

Une séquence, notamment, tourne en boucle sur les réseaux sociaux. On y voit une dame ayant chuté en glissant sur une crotte de chien non ramassée raconter son calvaire. Vendeuse en grande surface, elle a été déclarée invalide. A-t-elle envie de retravailler ? “Non, je viens de goûter à huit ans de tranquillité.”

Pourtant, cette malade de longue durée dispose d’un diplôme d’employée de bureau qui lui permettrait de travailler sans se déplacer. Parfois, le débat politique est animé par ce genre de petites choses.

“Augmenter les impôts pour ça?”

Georges-Louis Bouchez, président du MR, y a rapidement vu un argument dans sa croisade actuelle pour le budget. “Je suis donc le problème politique de ce pays car je refuse d’augmenter les impôts?, écrivait-il dans la foulée. Mais augmenter les impôts pour payer cela? Voilà l’héritage de l’assistanat de la gauche. Des gens qui se lèvent à 10h00 et vous disent qu’ils ne vont quand même pas travailler car ils ont goûté au plaisir de ne rien faire.”

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Comme si cela ne suffisait pas, une chronique humoristique de la RTBF est venu rajouter une pièce de cinq cents à un débat déjà houleux en se moquant du “flouté” des intervenants du reportage télévisé. Georges-Louis-Bouchez repart à la charge: “Un pur scandale visant à faire croire que l’inactivité est légitime. Ces chroniqueurs, glissés dans des tranches d’information, font perdre la crédibilité qu’un média public devrait avoir.”

Dans les rangs de l’opposition socialiste, on s’offusque. “Si on veut gagner du temps, on doit éviter les caricatures et les clichés, clame Pierre-Yves Dermagne (PS), chef de groupe à la Chambre, sur LN24. Ce qu’il y a en Belgique, c’est que comme partout ailleurs, des allocataires sociaux tirent sur la ficelle et essayent de profiter du système ? Oui, sans doute, comme il existe des patrons fraudeurs ou voyous. Est-ce qu’on doit lutter contre cela ? Oui, dans les deux cas. Est-ce que c’est la majorité ? Non, bien entendu. On ne fonde pas une politique publique sur des exemples, même si ce sont des exemples d’exagération”.

Le saut d’index est de retour

Difficile de considérer que cette séquence politique sera de nature à simplifier le blocage budgétaire en cours. Pour rappel, le Premier ministre, Bart De Wever (N-VA), a reçu un délai du Palais jusque Noël pour trouver une solution.

Conner Rousseau, président de Vooruit, est revenu avec une piste déjà explorée: pourquoi ne pas imaginer un saut d’index limité aux revenus les plus élevés? “Pas question, par contre, d’un saut d’index XXL”, a-t-il dit à la télé flamande.

Tiens… Le MR, pour sa part, a proposé un saut d’index sur les allocations sociales qui ont déjà été fortement revalorisées. De quoi faire un deal?

En attendant, Conner Rousseau dit ne pas souhaiter des élections, mais être prêt si jamais. Georges-Louis Bouchez affirme qu’il “faut garder son calme” parce que le gouvernement ira jusqu’en 2029. Mais il est visiblement prêt, lui aussi.

En attendant, cette travailleuse ayant glissé sur une crotte de chien participe déjà à la campagne…

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